Une autre convention collective est possible

mardi 29 novembre 2016 par Philippe

L’Espagne nous montre le chemin à prendre !

En Espagne l’activité des centres d’appels est régie par la convention collective d’Etat des centres d’appels, anciennement appelée télémarketing. Depuis décembre 2014, des négociations sont en cours pour aller vers ce que nos collègues appellent la 6ème convention collective.

Les organisations syndicales participent à cette négociation selon leurs résultats aux élections professionnelles. En termes de représentation syndicale à la table des négociations, la CCOO (équivalent de la CGT en France) dispose de 6 représentants, le syndicat UGT (équivalent de la CFDT en France) 4 et la CGT espagnole 2 (équivalent de SUD en France), D’autres syndicats régionaux comme le syndicat galicien CiG peuvent avoir un siège.

Depuis des mois, les salarié-es des centres d’appels espagnols sont en lutte pour obtenir une convention collective plus protectrice. L’unité syndicale est de mise même si elle n’a pas été simple à obtenir et si tout n’est pas rose puisque bien souvent nos camarades se retrouvent bien seuls.

Dernièrement, ils (CGT-E) ont été reçus au parlement européen afin de présenter leurs revendications et de demander aux députés de se bouger... La discussion a aussi porté sur la possibilité de légiférer au niveau européen. Une délégation du syndicat SUD était sur place pour les soutenir ainsi que nos camarades de lutte avec qui nous avons l’habitude de travailler main dans la main comme l’UGTT (Tunisie) ou encore la CNE ou la FGTB (Belgique). Vous pouvez suivre l’évolution de ce mouvement social sur notre facebook.

Le débat que nous portons en France sur un tel mouvement devient une réalité dans ce pays... Pourquoi est-ce impossible en France ? Nous ne pouvons que nous interroger sur le refus des syndicats français de répondre positivement à notre volonté de lancer une lutte nationale pour obtenir une convention qui nous protège, qui nous donne des droits comme le 13ème mois…


En attendant voici un mini-interview d’un des responsables de la CGT-E., Santi Alonso

Tu peux nous expliquer votre lutte ?
La négociation de cet accord a commencé juste après la crise financière. Dans ce contexte, le patronat a voulu imposer un recul des conditions de travail, une plus grande flexibilité et pratiquement un gel des salaires. Les gros syndicats CCOO et UGT se sont opposé aux coupes budgétaires tout en acceptant, par moment, certaines d’entre elles. En ce qui nous concerne, nous avons toujours eu une plateforme revendicative garantissant une amélioration des conditions de travail. Nous ne voulions pas nous limiter à une stratégie juste défensive bloquant les coupes budgétaires. Non, on voulait changer la convention collective existante puisqu’elle contribuait à la mise en place d’une grande précarité parmi les téléopérateurs et téléopératrices.

La précédente convention, actuellement en vigueur jusqu’à la signature d’un nouvel accord, n’est pas signée par notre syndicat car, pour nous, elle présente des articles facilitant la destruction des emplois et ne garantissant pas des droits fondamentaux.

Pouvez-vous nous racontez un peu l’histoire de la lutte, la mobilisation et les premiers résultats ?
Notre syndicat a œuvré pendant toute la négociation pour une unité d’action avec tous les syndicats. Devant le refus des autres syndicats d’appeler à la mobilisation nous avons décidé de lancer seuls une journée de grève nationale le 6 mai dernier.

Après le « succès » de cette grève, les gros syndicats se sont aperçus que la seule façon d’arrêter les coupes budgétaires du patronat était bien la grève et la mobilisation.

Depuis, tous les appels à la grève, ceux de la dernière semaine du mois de septembre et celles de 24h de la semaine d’octobre, ont été unitaires.


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