Un pas en avant... un pas en arrière !

vendredi 1er septembre 2023 par Charlene

Depuis plusieurs années notre syndicat exige la renégociation de l’accord du 20 juin 2002 spécifique aux centres d’appels de notre convention collective (P2ST). Le patronat refuse obstinément d’ouvrir les négociations puisqu’il se contente très très bien de l’accord signé il y a 20 ans par la CFTC, la CGC, puis par FO. La suite dans l’article :)

Suite aux changement juridiques encadrant les appels sortants, nos patrons ont fait du lobbying auprès du gouvernement pour obtenir une compensation. La cible ? le droit d’ouvrir le dimanche afin, d’après eux, d’éviter quelques fermetures et délocalisations de sites. Pour rappel, actuellement les entreprises doivent obtenir la dérogation d’un Préfet afin d’ouvrir le dimanche et autant le dire peu de Préfets refusent... La compensation financière qui s’applique pour les salarié-es est d’ailleurs issue de cet accord de 2002.

Sur ce thème, des représentant-es du Gouvernement et de la Direction Générale du Travail ont fait le déplacement en réunion de convention collective pour annoncer la possibilité future d’avoir une modification de l’article R3132-5 du Code du travail, qui passe par un décret en Conseil d’État. Sauf, que tout projet doit être transmis en amont aux organisations syndicales et que des contreparties doivent être négociées en conséquence au niveau conventionnel.

Nos patrons ont donc voulu ouvrir une discussion sur le travail du dimanche sans ouvrir toutes les négociations sur l’accord de 2002. Rapidement, l’ensemble des syndicats s’est déclaré contre un accord permettant de travailler le dimanche. Toutefois, en ce qui concerne Sud-Solidaires, si nous sommes contre l’ouverture du dimanche, nous avons souligné que dans l’accord de 2002 il existait déjà des règles pour le travail du dimanche et que nous pouvions évidemment les améliorer. Face à cette situation, le syndicat patronal (SP2C) a finalement accepté de négocier Puis, nous avons soumis l’idée de réécrire la partie sur le temps de pause (du même accord) qui ne ressemble pas à grand-chose. Pareil, le syndicat patronal (SP2C) a accepté. Evidemment, le SP2C n’a pas promis de signature, mais juste une réécriture, en précisant qu’il ne voulait pas améliorer quoi que ce soit, mais juste clarifier la situation. Pour nous, cela nous semble déjà une avancée puisque cela pourrait permettre à des milliers de salarié-es d’obtenir au minimum 30 minutes par jour, incluses dans la journée de 7 heures de travail et rémunérées. Nous avons souligné que ce décalage dans la pratique et dans la lecture pouvait largement permettre un dumping social nauséabond réalisé sur la santé des travailleurs-ses. Surtout, si on y ajoute les minutes gratuites imposées dans certaines entreprises en début de vacation, ce afin d’allumer les ordinateurs et lancer les applications.

Notre syndicat a donc fait (seul) plusieurs propositions de réécriture qui ont toutes été refusées par les patrons, mais voilà nous sommes têtus et nous allons refaire une proposition avec des chiffres en précisant, heure par heure, à combien de temps de pause les salarié-es devraient avoir droit. Evidemment, notre revendication finale est d’obtenir 5 minutes par heure travaillée incluses dans le temps de travail effectif.

A cela s’est greffé un autre débat, que nous avions lancé il y a plusieurs années, concernant le champ d’application des 5 minutes de pause. Pour nous, il n’est pas possible que ce droit ne s’applique pas à l’ensemble des salarié-es de la convention collective travaillant dans des conditions similaires à celles des centres d’appels. Là aussi le patronat est prêt à discuter, d’autant plus que cela lui permet d’amoindrir la concurrence avec des entreprises qui font le même travail, ou presque, mais qui n’appliquent pas nos accords.

Pour le travail du dimanche, la pseudo-dynamique a été la même puisque les patrons ont refusé en grande partie nos propositions. L’urgence des mois antérieurs ne semblaient plus vraiment au rendez-vous… Est-ce que la pression sur le gouvernement a permis de passer le cap sans rien négocier, ou est-ce que ce dernier refuse finalement de publier le fameux décret ? En tout cas nous allons là aussi, refaire une énième proposition d’écriture pour faire avancer nos droits, comme le fait, d’être obligatoirement volontaire, d’avoir un choix sur ses jours de repos, le droit d’avoir deux jours consécutifs dans la semaine, l’augmentation des indemnités...

La réécriture de l’accord existant afin d’aligner tout le monde vers le haut et ce, sans interprétation possible est une nécessité absolu pour les salarié-es. Il est pour nous urgent d’améliorer cet accord qui est de plus en plus dépassé au vu de l’évolution de notre métier. Par exemple, pour revenir au temps de pause, il semble clair que l’augmentation des cadences avec notamment l’amélioration du matériel et des logiciels doit permettre de dégager du temps pour que le corps puisse récupérer psychologiquement et physiquement. Et n’oublions pas les contraintes qui ont évolué au même rythme que nos métiers, que ce soit dans l’organisation du travail ou avec l’arrivée de nouveaux modes de contact nécessitant d’ailleurs d’autres qualités professionnelles.

Nous reviendrons évidement sur l’évolution de ces négociations dans un prochain numéro...


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