
Orange prépare une nouvelle réorganisation
06/07/2025La direction d’Orange a prévu de présenter aux Organisations Syndicales (OS) les grandes lignes d’un nouveau projet de réorganisation baptisé « Regain ». Officiellement, il s’agit de « simplifier les modes de fonctionnement » et de renforcer la compétitivité. En réalité, c’est surtout une nouvelle vague de réorganisation qui va s’abattre sur des équipes déjà fragilisées par des années de restructurations successives.
Ce plan concerne 12 des 17 directions d’Orange France, soit une large part de l’entreprise : commercial, technique, relation client, finance, RH, stratégie… En
clair, peu de métiers seront épargnés. Les collègues n’ont même plus le temps de s’adapter à une organisation, que la suivante leur tombe dessus.
Comment construire des repères, stabiliser des collectifs, trouver du sens au travail dans ce tourbillon permanent ?
Officiellement, la direction affirme que « Regain » n’entraînera ni suppressions de postes ni délocalisations. Même si, on en doute, le mal est ailleurs. En février, l’enquête SECAFI révélait déjà une situation alarmante : stress, perte de sens, épuisement professionnel, dans de nombreuses équipes. Mais Orange semble un nouvelle fois s’en moquer royalement, poursuivant son agenda comme si de rien n’était. Peu importent les alertes, les signaux ou les souffrances exprimées : la direction fait comme si tout allait bien, niant l’évidence d’un malaise profond qu’elle contribue à aggraver.
Ces réorganisations en chaîne ne sont pas neutres. Elles usent, elles déstabilisent, elles cassent les collectifs.
Le souvenir des années noires n’a pas disparu. Et pourtant, les mêmes méthodes continuent : changement sans concertation réelle, logique financière
court-termiste, et communication bien rodée.
Le terme même de « Regain » est cynique.
Regain de quoi ? D’énergie ? De profits ? Certainement pas de sérénité pour les salariés. Il s’agit, une fois de plus, d’une opération qui, sous couvert de
« simplification », vise à poursuivre une stratégie d’économies et de restructuration permanente, sans tenir compte des conséquences sur les collègues.
Pour SUD, ce dont Orange a besoin aujourd’hui, ce n’est pas d’une énième réorganisation, mais d’un temps de respiration, comme ils disent, d’une stabilisation, et surtout d’un projet collectif fondé sur le respect des métiers, des collectifs et du vécu des salariés.
Le programme Regain, associé au tout nouveau modèle de management pour mener, dans un contexte de réorganisation, nos futurs entretiens de suppression de poste, sont de la même veine que les plans Next et Act, pendant la période funeste de France Télécom/Orange, organisés par l’équipe Lombard, Wenes, Barberot et Cie, qui ont été définitivement condamnées, en janvier dernier, pour harcèlement moral institutionnel.
Leurs successeurs aux manettes d’Orange aujourd’hui font fi du passé, avec le même objectif :
Être plus compétitif et doper les marges. En un mot : la croissance, toujours au détriment de nos conditions de travail.
Considérant les conclusions de l’expert pour l’enquête triennale du CNPS comme les bilans des médecins du travail qui soulignent les effets néfastes des restructurations permanentes sur la santé physique et mentale des salarié.es, SUD réclame à nouveau un moratoire sur toutes les réorganisations comme sur l’IA en espérant que toutes les OS, représentatives ou non, lui emboîtent le pas pour construire un rapport de force face au cynisme de tous ces dirigeants.