Coup de tonnerre dans les centres d’appels...

dimanche 21 février 2016 par philippe

... Avec le rachat potentiel de Bouygues Telecom par Orange.

Retour vers le passé... de 3 à 4

En 2009, avec le passage de 3 à 4 opérateurs télécom et surtout avec les prix écrasés de Free, nous avons assisté à la délocalisation de plusieurs milliers d’emplois... 7 ans après, l’activité pour les opérateurs télécom / internet représente encore 46 % du chiffre d’affaire du marché contre près de 57 % à 2009. Le secteur a mis plusieurs mois, voire années, pour retrouver un niveau économique stable.

Retour vers le futur... de 4 à 3

Aujourd’hui Orange ainsi que l’État, puisque ce dernier en est le principal actionnaire, souhaitent revenir en arrière en repassant de 4 opérateurs à 3 en organisant le dépeçage de Bouygues Telecom... Logique non ? Ce mariage arrangé entre les patrons des télécoms s’il a lieu, devrait (encore) avoir de grave conséquences sociales pour le secteur.

Quel avenir pour les salarié-es travaillant en sous-traitance pour Bouygues ou Orange ?

D’abord, on peut penser qu’une partie des appels de Bouygues seront ré-internalisés chez Orange ou disparaîtront, puisque Orange est moins agressif en prospection ou en rétention. De plus, cela devrait rebattre les cartes au niveau des prestataires puisque ceux qui travaillent pour Orange ne sont pas nécessairement ceux qui travaillent pour Bouygues. Tous ces mouvements vont générer des positions de travail vides.... à remplir et des CDI sans clients... qu’il faudra bien occuper si le patron concerné désire éviter un plan social. À noter qu’en 2009 l’important turn-over du secteur, combiné avec des tonnes de sanctions, avait permis à presque toutes les entreprises d’éviter d’y avoir recours.

Et à la fin...

Comme d’habitude, tout cela aura un effet sur les prix du marché ainsi que sur la localisation de l’emploi puisqu’au lieu de se battre sur la qualité de service nos patrons vont, comme d’habitude, se battre en proposant des prestations toujours moins chères (afin d’occuper les positions et d’éviter les plans de licenciement économique). Et à la fin, pour consolider leurs marges, nos patrons essayeront toujours de réduire tous les coûts (ça, c’est nous les salarié-es ! Alors qu’en réalité, on rapporte pas mal d’argent !!!).

Un gouvernement qui laisse faire...

Avec 3 % du chiffre d’affaire de toute l’activité des centres d’appels, les services publics sont un donneur d’ordre important et en forte croissance. En effet, les centres d’appels (comme le 3939) remplacent bien souvent la fermeture croissante de nombreux services publics de proximité.  L’État est aussi actionnaire de grands donneurs d’ordres du secteur comme EDF, la SNCF, Renault, La Poste… mais aussi Engie qui désire délocaliser prochainement une partie de son activité.

Pour notre syndicat, l’État devrait jouer un rôle essentiel pour sauvegarder les emplois, voire en augmenter le nombre (La France compte beaucoup moins de centres d’appels qu’en Angleterre par exemple...). Surtout qu’il ne cesse de clamer son combat continuel contre le chômage... Au vu du bilan de sa politique sur le secteur, on peut se poser des questions... Que ce soit directement ou indirectement via les entreprises dont il est le principal actionnaire, il ne se gène pas pour casser les prix et délocaliser.

Alors à notre avis l’État devrait au minimum s’assurer que ces décisions ne soient pas la cause d’une vague de pertes d’emplois. Il pourrait aussi jouer pleinement son rôle en s’assurant de sous-traiter à des entreprises qui offrent des conditions de travail et des salaires décents. Malheureusement rien de tout cela n’est fait puisque même des services clients comme celui de la RATP sont délocalisés.  Quant aux problèmes des salarié-es sous-traitants, cela n’est pas du tout pris en compte.  Pour s’en convaincre, il suffit de voir les exigences d’Orange ou de Engie, voire d’ EDF qui pourrissent la vie des salarié-es.

Pour SUD, le mariage entre Bouygues et Orange est donc inquiétant pour les emplois du secteur.  L’État doit s’assurer de la pérennité de nos emplois dans le futur et non seulement ceux des seul-es salarié-es de Bouygues. Pour l’instant comme dans le cas de SFR, le gouvernement a exigé une période de 3 ans sans aucun licenciement au sein de... Bouygues Telecom. Et nous les sous-traitants en centres d’appels, on compte pour du beurre ?

Défendre nos emplois, nos conditions de travail et nos salaires... C’est ce message adressé par SUD aux patrons des opérateurs pour leurs salarié-es comme pour celles et ceux de la sous traitance. SUD s’adressera aussi à l’État lors d’une réunion que nous avons demandée.  Nous demanderons que l’Etat actionnaire et principal donneur d’ordre du secteur joue pleinement son rôle et soit exemplaire.

Nous demanderons aussi qu’il fasse pression pour qu’enfin une convention collective véritablement protectrice pour les salarié-es soit mise en place, ce qui permettra d’arrêter le dumping social. Néanmoins, tout cela serait plus facile à obtenir si un rapport de force existait.  C’est ce que nous essayons de construire....

Ensemble nous pouvons y arriver !


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