Le Docteur Macron et ses ordonnances déjà au chevet de Teleperformance

mardi 23 janvier 2018 par philippe

Créé en 1978, Teleperformance est aujourd’hui le numéro 1 mondial des centres d’appels externalisés.

En France, depuis la méga-fusion de 2009, les effectifs ont fondu, passant de 8900 à 2700 salariés "ETP" (CDI, CDD et intérim). Il y avait 31 centres, il ne sont plus que 13.

En Novembre dernier, le Comité d’Entreprise a voté un droit d’alerte économique suite à l’arrêt annoncé de plusieurs contrats d’opérateurs Télécoms (SFR, Bouygues) et à l’hypothèse de nouveaux recours à l’activité partielle, déjà mise en oeuvre en 2017, sans que cela soit une solution.

En Décembre dernier, la direction a voulu voir les DSC. Après une introduction sur la baisse des opérations Télécoms en France, la direction présente alors les actions qu’elle est susceptible d’envisager. Ils veulent surtout éviter l’effet que susciterait l’annonce d’un nouveau Plan Social, après la déflagration de leurs deux plans successifs entre 2009 et 2011, et le mauvais impact sur leur image des fortes mobilisations. Et là : Nouveauté ! Les ordonnances Macron et leurs "ruptures conventionnelles collectives » leur offrent soudain de nouvelles « opportunités », pour continuer à réduire la voilure, dans l’attente d’un hypothétique « rebond » en 2019.

Ce nouveau dispositif - formellement - se limite aux salariés "volontaires", et nécessite pour être mis en œuvre qu’un accord soit signé avec les syndicats représentant 50 % des votes au 1er tour des élections C.E. Elle peut être ciblée sur certaines fonctions et/ou certains centres, avec un nombre maximum de salariés dans chaque cas.

Les salariés au départ touchent une "enveloppe" et peuvent s’inscrire au chômage, mais ne bénéficient pas des mesures d’accompagnement qu’on retrouve en cas de licenciement économique dans un "Plan de Sauvegarde de l’Emploi".

Suite aux élections de Novembre 2015, les syndicats qui signent habituellement avec TP font 48 % - CFTC (23%), CFDT (17%) et CFE CGC (8%) – donc, pour un accord, il leur faudrait, en plus, la signature de la CGT (13%) ou SUD (26%)…

La direction continue d’affirmer qu’elle souhaite maintenir tous les centres ouverts, mais plusieurs sont déjà sur la sellette. Nous voyons jour après jour la dégradation économique et sociale de certains centres suite au non remplacement des départs, cela risque d’être encore pire après une nouvelle saignée.

Lors de la première réunion de « négociation » du 10 janvier, la direction n’a pas encore exposé son plan. Elle n’a même pas confirmé le chiffrage donné lors de la réunion ’informelle’ de décembre… Elle attend sans doute que les salariés épuisés se bousculent pour justifier la suppresion d’encore plus que 240 postes.

En usant du « dialogue social » à la sauce Macron, Teleperformance tente de privilégier les « négociations » éclair (30 janvier, 8 et 15 février), aux dépends des instances élues, le Comité d’Entreprise (C.E.) et les C.H.S.C.T.

Hors de question pour SUD de les laisser contourner le travail des instances et leurs droits aux expertises... alors même qu’un droit d’alerte économique est en cours !

Hors de question pour SUD de retrouver une situation similaire aux années 2009-2012 : pendant que quelques centaines de salariés partaient de l’entreprise avec des mesures de reclassement et/ou des indemnités - arrachées de haute lutte par la mobilisation - deux fois plus de salariés étaient partis sans rien dans la même période !

SUD exige toujours que Teleperformance arrête sa politique de licenciements arbitraires, notamment ceux fondés sur les « actes de management » et le détournement des « écoutes-qualité » à des fins de sanctions. A l’appel de SUD, les salariés font régulièrement grève depuis 2015 pour exiger ce ‘moratoire’ !

La direction "officiellement" n’envisage que des départs dits "volontaires" : mais « être volontaire » ne signifie rien, si l’entreprise continue sa politique de pression et de licenciements arbitraires sur le terrain... Le danger est aussi de voir des centres, et des services entiers, être incapables de fonctionner après tant de départs.

Les syndicats ne doivent pas être complices d’une telle « fuite en avant », sur le modèle de celle qu’a réussi à imposer Patrick Drahi, le patron de SFR.

Pas sûr que les patrons de Teleperformance aient compris la leçon. Le ‘leader du secteur’ est trop content du cadeau des ordonnances Macron, qui, pour « relancer l’emploi », leur offre la possibilité de licencier en masse et d’embaucher illico des travailleurs précaires.

Pour SUD, c’est clair, la lutte ne fait que commencer…


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