« VIGIE HALTES GARES » : LA DIRECTION DE LA POSTE DÉRAILLE ENCORE.

Le rideau s’ouvre...

L’information circulait depuis peu : La Poste s’était acoquinée avec la direction de la SNCF pour inventer une nouvelle absurdité. Subrepticement, les deux entreprises de moins en moins publiques ont élaboré un plan plutôt singulier : remplacer les cheminot·e·s par des facteur·rice·s dans les gares rurales peu fréquentées.
Toujours sans réelle annonce officielle, par l’intermédiaire de France Info, on apprenait que « le projet (..) semble entouré du plus grand secret, tout comme la liste des 19 gares où se déroule l’expérimentation ».
Un grand moment de transparence !

...sur des objectifs pas très clairs.

Friande de « nouvelles opportunités », La Poste a sauté sur l’occasion de gagner une part du gâteau sur un marché inattendu. Mais ce qui semble offrir une source de revenu pour elle se fait au prix de la casse de l’emploi à la SNCF qui prévoit près de 2500 suppression de postes en 2019. Un coup de pouce entre démolisseurs du service public !

Du grand n’importe quoi !

On peut légitimement s’interroger sur ce que viendraient bien faire des facteurs dans les gares. Pour le moment, les 19 « volontaires » sont censés passer un quart d’heure par jour pour s’assurer que le matériel fonctionne correctement et que les locaux sont en état. Après avoir amené les courses, fait un coucou à une personne âgée, vérifié les gares, ils pourront éventuellement distribuer le courrier et regarder si le bureau de poste à côté de la gare est bien fermé. Cette nouvelle tâche s’ajoutera aux missions déjà dévolues aux agents de distribution postale mais, bien sûr, n’augmentera pas leurs revenus pour autant. Alors que les conditions de travail se dégradent régulièrement au cours des ans, La Poste n’a de cesse que de rajouter de la charge de travail au prétexte que le volume du courrier diminue. Qu’importe les conséquences sur le plan humain.

Les disrupteurs à l’oeuvre.

Plutôt que s’interroger sur la pérennité des services publics postaux et ferroviaires, les deux compères rivalisent d’inventivité pour faire le plus de fric possible. On pourrait très bien imaginer que les deux réseaux qui maillent le territoire métropolitain travaillent ensemble pour améliorer le lien social, la proximité et lutter contre la désertification des territoires. Mais ce n’est pas l’objectif de La Poste SA et de la SNCF. Contrairement aux apparences, le partenariat actuel se fait au détriment des usagers qui perdent sur tous les tableaux : la présence de postier·e·s dans les gares se fera au détriment de la qualité des services ferroviaires et postaux. On déshabille Paul pour déshabiller Pierre, c’est du grand art. Sans doute les « projets innovants » font-ils se pâmer les pro de la communication lors des meet-up de la tech mais ils nuisent de fait au bien être de toutes et tous.

Changer d’aiguillage !

C’est à la vieille fumée du capitalisme débridé que s’intoxiquent les dirigeants des deux groupes. De leur bêtise toutefois, on pourrait tirer une idée : celle d’une coopération des cheminot·e·s et des postier·e·s pour répondre aux besoins de la population. L’émergence du mouvement des « gilets jaunes » a été l’occasion de mettre en lumière l’abandon de nombreux territoires. Les services publics postal et ferroviaire ont beaucoup d’atouts en main pour y remédier en partie, à condition de faire un trait sur les velléités de profit.

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