Qui sommes-nous ?

Trois points motivent alors les décisions de la direction de la CFDT pour mettre dehors ceux et celles qu’Edmond Maire qualifiera de "moutons noirs" au congrès confédéral de Strasbourg en novembre 88. Les militants de la région parisienne sont alors sur la sellette, on leur reproche :
* Le soutien aux mouvements des coordinations de l’automne 88
* Le soutien à la lutte des "camions jaunes" à La Poste par les équipes militantes de la région parisienne alors que la direction de la CFDT appelle à la reprise du travail.
* La dénonciation de l’accord salarial Fonction publique conclu par le gouvernement et signé par la CFDT alors qu’il entérine les pertes de pouvoir d’achat des fonctionnaires.

Plus fondamentalement, la CFDT au plus haut niveau a décidé d’apporter son soutien aux "chantiers de modernisation de la Fonction publique" dont la réforme des PTT (qui démarrera en 90) dite réforme Quilès ; un tel soutien nécessite une mise au pas des équipes les plus opposées à cette ligne d’adaptation ! La majorité des militants CFDT-PTT de la région parisienne qui ont été alors sanctionnés décident de créer une nouvelle fédération aux PTT : SUD (Solidaires, Unitaires et Démocratiques).

La fédération SUD-PTT a la volonté de contribuer à une rénovation du syndicalisme en privilégiant des méthodes d’expression, de débats et d’actions s’appuyant sur les aspirations des salariés.

SUD-PTT, un outil de lutte pour les revendications

L’histoire des conflits sociaux, loin d’être une longue suite de malentendus, témoigne d’une lutte incessante et acharnée entre deux mondes dont les intérêts sont fondamentalement antagonistes. La concertation et la négociation, aussi importantes soient-elles dans l’activité syndicale, suffisent rarement à imposer à elles seules la satisfaction des revendications. C’est donc, fondamentalement, le rapport de forces créé dans et par les luttes qui est déterminant pour gagner.

Depuis son congrès de 1999, SUD-PTT a décidé d’élargir son champ de syndicalisation à l’ensemble des entreprises du secteur postal et des télécommunications. SUD se fixe comme objectif d’unir dans la même fédération l’ensemble des salariés du secteur.

SUD-PTT, un outil de lutte pour la transformation sociale

Les attaques qui frappent nos entreprises du secteur, au-delà de quelques différences d’aspect liées à leurs spécificités, ne diffèrent en rien, sur le fond, de celles qui pleuvent sur l’ensemble du monde du travail. À l’origine de ces attaques, on trouve la dictature des marchés financiers soutenue par le néo-libéralisme, dernier avatar en date du capitalisme.

Ce rouleau compresseur n’épargne aucun secteur de la vie sociale, exacerbant partout les impératifs de rentabilité financière et l’agressivité commerciale, libéralisant et privatisant les services publics, éléments essentiels de la cohésion sociale, ou sacrifiant leurs missions, réduisant l’environnement, les êtres, leurs rêves et leurs espoirs à l’état de marchandises, vite rentabilisées et vite jetées une fois consommées. Au développement du chômage, de la précarité et de la misère sociale dans les pays dits développés correspondent la mise à sac du Tiers-Monde, des pays de l’Est, et la pauvreté qui s’y généralise.

Dans ces conditions, prétendre apporter des solutions de fond sur le seul champ professionnel en faisant abstraction du contexte général de la société ne serait que pure illusion.
La fédération SUD-PTT l’affirme sans ambiguïté : l’émancipation des travailleurs et des travailleuses ne peut se faire qu’au prix d’une rupture avec le système capitaliste et tous les systèmes d’oppression. Elle sera le fruit de l’action consciente, collectivement déterminée, mise en oeuvre et librement consentie par les travailleuses et les travailleurs eux-mêmes, ou elle ne sera pas.

C’est pourquoi SUD-PTT inscrit son action dans une double continuité :
* Celle définie en 1906 par la CGT dans la charte d’Amiens, qui assigne au syndicalisme un double objectif et une exigence : défense des revendications immédiates et quotidiennes, et lutte pour une transformation d’ensemble de la société en toute indépendance des partis politiques et de l’État.
* Celle du projet de socialisme autogestionnaire porté par la CFDT dans les années 70, dans la mesure où il place les travailleur-euse-s et la nécessité de la démocratie la plus large au cœur de l’objectif de transformation sociale comme de la démarche visant à y parvenir.

Une intervention interprofessionnelle solidaire

Indépendant de tout parti politique, de tout pouvoir, la fédération SUD-PTT ne se revendique pas "neutre" et ne limite pas son champ d’intervention et de réflexion à la stricte branche professionnelle.

SUD-PTT a cherché à tisser des liens interprofessionnels avec des forces syndicales d’autres secteurs. C’est ce qui a conduit SUD-PTT à s’engager dans l’Union syndicale "Solidaires".

Solidaires en 11 Dates

Le paysage syndical français est loin d’être stabilisé. SUD-PTT souhaite, avec l’Union syndicale Solidaires, participer à une recomposition syndicale large avec toutes les forces qui n’acceptent pas les logiques libérales à l’œuvre actuellement et qui souvent se retrouvent lors des grandes échéances sociales de notre pays. Il s’agit de participer à une resyndicalisation dans ce pays. Il s’agit aussi d’inventer des structures syndicales moins déconnectées du terrain, plus à même de répondre aux diversités de situation du salariat d’aujourd’hui, mais aussi au chômage et aux exclusions.

Le syndicalisme en 11 dates

Dès sa création, SUD PTT a participé à la manifestation "contre la dette" en juillet 89, à la lutte pour le droit à la citoyenneté des immigrés (campagne avec la Ligue des droits de l’homme), ou aux campagnes pour le droit des femmes à la contraception et à l’avortement.

SUD-PTT est impliqué dans de nombreuses actions interprofessionnelles : soutien aux associations de lutte contre le chômage (comme le mouvement AC ! : Agir ensemble contre le chômage)

SUD-PTT apporte son soutien aux associations qui luttent sur le terrain de l’exclusion comme Droit au logement.

SUD-PTT est partie prenante des mobilisations contre la mondialisation libérale et est présente dans ATTAC.

Fondée sur des valeurs de solidarité, d’unité et de démocratie, la pratique syndicale de SUD-PTT s’appuie sur la mobilisation consciente des salariés et sur une information la plus transparente possible.

Des formes d’action démocratiques

SUD a pour ligne de conduite de dégager ce qui fait consensus et qui permet à tous les salariés concernés d’exprimer leurs aspirations, leurs revendications et leur volonté d’action collective. SUD favorise les pratiques d’auto organisation des salariés permettant de dépasser les divisions syndicales : assemblées unitaires de personnel, élection de délégués de centres, comité de grève, coordination... SUD-PTT est favorable à l’expression directe des salariés à travers la pratique de consultations.

SUD-PTT utilise toutes les formes d’action : de la pétition à la grève générale en passant par les manifestations nationales ; l’essentiel étant qu’elle soit adaptée à l’objectif revendicatif, à l’état de mobilisation du personnel concerné, un des éléments étant de favoriser l’unité des organisations syndicales.

Dans ses moyens d’action, SUD essaie d’avoir une pratique la plus en prise possible avec les réalités de terrain : tournée de bureaux régulières, utilisation des heures d’information syndicale, assemblée de personnel... Mais aussi un souci de transparence par rapport aux négociations, aux projets discutés avec les directions. Ainsi lors de chaque accord, SUD-PTT communique auprès du personnel l’intégralité des projets des directions accompagnée de ses propres commentaires.

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