Un jeudi noir de colère à La Poste - En grève le 17 décembre !

Marche ou crève !

Tout pour le fric. C’est ainsi qu’on pourrait résumer la politique de nos patrons, qui n’ont qu’une idée en tête : nous faire bosser coûte que coûte, dans n’importe quelles conditions, pourvu que l’argent rentre. Pourtant la situation devient de plus en plus intenable dans les services. Le “reconfinement” (en fait un couvre-feu étendu) se passe dans des conditions dantesques. Comment respecter les règles de
distanciation quand les colis s’entassent dans les centres courriers et les bureaux de poste ?
La très forte augmentation du trafic colis (+ 40 à + 50 %) fait de la peak period une période d’horreur. Outre l’engorgement des locaux, elle se traduit par une augmentation jamais vue de l’activité. Les camions, les voitures, les sacoches débordent (d’autant plus que le trafic courrier a repris), les heures sup’ s’accumulent, comme la fatigue. Dans les PIC, le rythme est infernal. Au Réseau, cela fait des mois que les relations avec les usagers sont difficiles. C’est encore pire aujourd’hui, avec les files d’attentes qui s’allongent pour déposer ou récupérer des colis. Dans les centres financiers, victimes de la plus grosse saignée en terme d’emplois ces dernières années, les sous-effectifs sont de plus en plus criants.

Il faut embaucher ! Il faut mieux payer !

L’emploi justement, c’est un des gros points noirs dans notre boîte. Cela fait des années que les départs ne sont pas compensés (plus de 20 000 emplois ont été détruits entre 2015 et 2019). Le déficit est aujourd’hui monumental. Il faut dès maintenant un plan d’embauche massif pour rattraper ce retard.
Nous sommes non seulement de moins en moins nombreux, mais aussi de plus en
plus mal payés. Le gel du point d’indice, les “augmentations” de salaires, tellement
minuscules qu’il faudrait un microscope pour les observer, font qu’en réalité, avec l’augmentation des prix, notre salaire diminue. Et les dirigeants et actionnaires de La Poste n’ont même pas la décence de faire un geste pour les postier·e·s, pourtant “essentiel·le·s à la vie de la nation”. Pas de prime de 1000 €, la prime Challenge au Colis ne bouge pas, et l’intéressement, n’en déplaise à ceux qui sont soit des
bonimenteurs, soit des naïfs, c’est zéro !

Lutter pour gagner ce qui nous revient !

Ces années d’austérité en terme d’emplois comme de salaires sont certes le fruit d’une stratégie patronale. Mais elles sont aussi, il faut le reconnaître, le résultat de nos difficultés à nous y opposer collectivement. Des difficultés qui sont en grande partie liées à l’incapacité des organisations syndicales de La Poste à aller au-delà de leurs désaccords pour proposer des initiatives unitaires.
Pourtant, sur des thèmes tels que le manque d’effectifs ou nos salaires de misère, cela devrait être possible.
Nous savons que la période électorale est traditionnellement peu propice à l’unité. Mais nous sommes aussi convaincu·e·s que la gravité de la situation nécessite de penser au-delà des intérêts de boutique. Sud a écrit à l’ensemble des organisations syndicales, pour proposer e discuter de l’organisation en commun d’une journée de mobilisation le 17 décembre, une des journées où le trafic colis sera le plus fort. Seule la CGT a souhaité nous rencontrer. Il y a accord entre nous tant sur la situation à La Poste que sur les revendications. Accord également sur la nécessité de répondre collectivement pour enfin faire bouger les lignes. Pour autant les camarades considèrent qu’il faut organiser une journée de mobilisation après les vacances de fin d’année. Pour ce qui est de Sud , l’urgence de la situation, comme l’opportunité de frapper La Poste lors d’une des journées où l’activité sera la plus forte, nous conduisent à ne pas attendre. Mais pour nous, la réussite de cette journée de grève serait un réel encouragement à remettre ça, et tant mieux s’il y a plus de logos syndicaux sur les tracts !

Les facteurs/trices de Prades et de Port-Vendres dans le 66, soutenus par SUD et la CGT, montrent d’ailleurs l’exemple. Ils sont en grève illimitée depuis le 7 décembre, contre des suppressions de tournées, pour la titularisation des intérimaires et
une prime de fin d’année.
Grève aussi à partir du 7, à l’agence Coliposte d’Aix-en-Provence et au service télévente de Marseille dans le 13. Les revendications, là aussi, concernent la déprécarisation, l’emploi et la reconnaissance des efforts fournis.
Ces grèves sont toutes très largement majoritaires, signe à la fois du ras-le-bol généralisé et de la capacité des collègues à lutter dans la période.

Alors le 17 décembre, toutes et tous en grève, toutes et tous dans l’action pour hausser le ton !

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