Stéphane Richard, fossoyeur de l’emploi à Orange et fier de l’être !

Un article de L’Obs du 11 mars 2021 sur les coupes massives prévues dans les effectifs d’Orange a provoqué une mini-panique au siège. Aussitôt, le PDG avait son laissez-passer sur les antennes ou journaux pour jurer ses grands dieux qu’un tel projet n’existait pas. Pourtant, rien de nouveau, comme le savent parfaitement ceux qui ont informé L’Obs... Les 2 outils qui ont permis la fonte des effectifs doivent juste être renégociés : l’accord intergénérationnel triennal (dont le volet TPS) qui arrive à échéance fin 2021 et la GPEC, dont la négociation fin 2018 s’est soldée par un échec sans pour autant que l’entreprise ne communique ses mesures unilatérales !

3 mandats de PDG de Stéphane Richard, 24000 suppressions d’emplois fin 2019, série en cours !

Derrière l’image virginale de Saint-Richard qui aurait mis fin à la crise sociale, il y a les actes et les chiffres. Et en matière d’emplois (indicateur 111 du bilan social), à la fin 2019, ils sont terribles : -30814 postes depuis 2009 (il est alors DG Orange France), -23594 postes depuis qu’il est PDG ! A la fin 2020, on sera sans doute autour de -28000 postes !
En parallèle, les effectifs de la sous-traitance (indicateur 121) explosent et atteignent 32154 personnes, soit plus de 32% de la force au travail totale fin 2019 !

Orange militant de la décroissance...des effectifs !

Stéphane Richard l’a revendiqué sur Europe 1 : « on a sur les dernières années en moyenne entre 3 et 4000 postes qui de fait n’ont pas été remplacés en France....c’est ce qu’on va continuer à faire...clairement on ne remplacera pas tous les départs à la retraite dans les 5 ans qui viennent ».
Les documents financiers d’Orange en attestent, pour réaliser 500M€ d’économies sur le personnel d’ici à 2023, la direction compte « accélérer les départs naturels, renforçant l’équilibre des différentes fonctions et tâches entre le niveau central et le niveau opérationnel ». Comment dire les choses plus clairement ?

Une GPEC 2022 mortifère

Cette approche quantitative d’adéquation ressources/besoins calée sur des orientations non discutables prévoit sur le périmètre de l’UES Orange 7000 départs en 2021/2022. De 63235 ETP CDI à la fin 2020, les effectifs fondraient en 2022 autour de 56000 ETPCDI. Et comme par magie, les prévisions de besoins 2022 de la direction sont autour de... 56000 ETPCDI ! En résumé : 7000 suppressions de postes prévues en 2021/2022 (tiens, on retrouve presque le chiffre sorti dans l’Obs) et 0 recrutement ! Palme d’Or du film de GPEC zombie à Orange France avec 5000 suppressions de postes (intervention, distribution, relation client, vente entreprises, SI...) !
Orange « Dégage 2025 » : « cassez-vous, changez de métier, soyez mobiles ! »
Un brouillard cosmique règne sur les objectifs et les propositions de la direction pour l’après TPS. Pêle-mêle des éléments de langage Orange : « renouvellement des générations », « défi des compétences », « mesures d’âges graduées » avec carottes différenciées, un « an de respiration » accompagné pour aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte et bien sûr « transformation », la pierre philosophale de tout patron sorti des grandes écoles ! Autrement dit, la direction va actionner son crédo triptyque préféré : « cassez-vous/changez de métier/soyez mobiles » !

Pour SUD, les légitimes aspirations à partir plus tôt des collègues en fin de carrière sont un levier au service d’une politique financière inféodée à la distribution de dividendes, qui dégrade les conditions de travail des salarié-e-s autant que la Qualité de Service client. L’avenir pour les salarié-e-s ne peut pas se résumer à un jeu de chaises musicales et à l’austérité salariale ! SUD ne fera aucune concession sur la liberté de partir, de rester, de garder son métier, d’en changer, ni sur l’obligation de l’employeur de garantir la sécurité et la santé des salarié-e-s au travail !

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