Santé et hygiène menstruelle à La Poste : À la poubelle !

Dans le cadre des négociations en cours sur le nouvel accord égalité pro, SUD PTT a proposé l’inclusion de mesures prenant en compte la santé et l’hygiène menstruelle des femmes au travail. Avec plus de 52% des effectifs, les femmes sont en particulier majoritaires chez les employé·es et cadres. Il est grand temps pour La Poste d’aborder ce sujet.
À la mesure de la diversité des métiers de l’entreprise, les postes de travail et horaires de travail des femmes doivent être adaptés, que ce soit via une utilisation plus fréquente du télétravail lorsque cela est possible ou nécessaire, ou via la mise en œuvre d’un congé menstruel. La mise à disposition de produits d’hygiène féminine doit aussi être mise en œuvre dans toute l’entreprise.

NOS PROPOSITIONS

Sur les produits d’hygiène : en tant que produits de première nécessité, les protections périodiques doivent être accessibles au même titre que le papier hygiénique dans les toilettes de l’entreprise.

Sur le congé menstruel :

  • Sud demande que l’entreprise mette en œuvre un congé menstruel de douze jours par an susceptible d’être pris ou capitalisé. Ce congé pour indisposition ne devra pas faire l’objet d’un justificatif. Il pourra être offert ou partagé au même titre que les RTT.
  • Ces jours ne comptent pas comme des « congés de maladie », mais ils sont spécifiquement prévus pour les occasions mensuelles où une femme peut demander à rester à la maison en raison de symptômes inconfortables liés à son cycle menstruel.
  • Tous les lieux de travail devront par ailleurs prévoir une salle de détente et des pauses adaptées aux besoins des personnes qui ont leurs règles.

Pour toute réponse, la direction de La Poste a proposé dans son projet d’accord, de s’assurer de la présence de poubelles dédiées à l’hygiène féminine dans les toilettes des femmes dans tous ses sites. Une mesure déjà obligatoire pour les employeurs ! La Poste propose en outre une sensibilisation de la filière RH et de la ligne managériale aux difficultés que rencontrent « certaines femmes concernées par des menstruations douloureuses ». Des femmes qui ont déjà fort à faire avec leurs douleurs sans devoir se justifier devant leur encadrement, a fortiori quand il est masculin. Surtout, cette mesure n’engage en rien la direction !

Évidemment, ces mesures de santé basiques mettent en panique une direction obnubilée par les profits. Pensez donc à l’idée même que « certaines femmes concernées » puissent prendre jusqu’à 12 jours de repos pas an. C’est pourtant une condition indispensable pour que l’égalité professionnelle joue à plein.
SUD PTT n’oublie pas que La Poste est sous la tutelle directe du gouvernement. Nous avons interpellé les ministères de tutelle sur le sujet, M. Bruno Lemaire et Mme Isabelle Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances.

Premier employeur de France après l’État, il est inconcevable que la direction de La Poste reste ancrée dans une attitude rétrograde et patriarcale.

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