Sans-papier à Chronopost : un rassemblement réussi, une direction aveugle.

Hier après-midi, 300 travailleurs sans-papiers et soutiens‍ se sont rassemblé-e-s pendant près de 4 heures devant le Siège national de Chronopost à Paris afin d’exiger justice et réparation pour nos collègues sans-papiers de Chronopost Alfortville (Val-de-Marne), en lutte depuis le 11 juin et présents jour et nuit devant l’agence Chronopost d’Alfortville.

A l’égal de celui du 26/06 devant la Direction régionale de La Poste à Créteil, ce rassemblement a été dynamique, chaleureux, solidaire et déterminé.

Plusieurs intervenant-e-s étaient venu-e-s saluer la lutte de nos camarades : après Olivier Besancenot (NPA) venu le matin même devant l’agence Chronopost d’Alfortville pour prendre la parole et discuter longuement avec nos collègues sans-papiers, ce sont Christian Favier (Président PCF du Conseil Départemental du Val-de-Marne), Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) et Eric Coquerel (France Insoumise) qui ont pris la parole avec d’autres (camarades sans-papiers, Fédération SUD-PTT, Union Syndicale Solidaires, grévistes du 92, collectif Schaeffer etc.) devant le Siège de Chronopost.

Pendant le rassemblement, une délégation composée de représentants des travailleurs sans-papiers de Chronopost, du Collectif des Travailleurs sans-papiers de Vitry, de Solidaires 94 et de la Fédération SUD-PTT a été reçue par le DRH et le chargé de communication de Chronopost.

Si Chronopost a de fait (sous pression de la mobilisation) été obligé de reconnaître l’existence de nos camarades sans-papiers en les rencontrant directement, ce même Chronopost a continué tout au long de l’audience à fuir ses responsabilités de patron et de donneur d’ordres qui réalise des profits par la surexploitation des sans-papiers : pour Chronopost, "c’est pas de sa faute, c’est les sous-traitants".

Ce même 9/07, lors de la séance des questions au gouvernement, le député PS de la circonscription d’Alfortville, Luc Carvounas, soutien de la lutte de nos camarades, interpellait la ministre du travail, la sinistre Muriel Pénicaud - qui licencia Gaël Quirante contre l’avis de l’inspection du travail - au sujet de la situation des sans-papiers employés par La Poste dans ses agences Chronopost. Luc Carvounas, suite à cette interpellation, a également rencontré ce matin une délégation de camarades sans-papiers de Chronopost Alfortville et de soutiens afin de faire le point sur la mobilisation en cours.

Le 9/07 c’était aussi le lendemain du jour où l’on apprenait la lourde condamnation frappant La Poste pour prêt de main d’œuvre illicite dans la cadre du procès suite à la noyade en 2012 de Seydou Bagaga employé par La Poste via la sous-traitance.

Scandale de la sous-traitance, surexploitation des plus précaires, la mobilisation de nos camarades de Chronopost Alfortville frappe au cœur du système mis en place par La Poste pour s’engraisser sur la vie même de prolétaires traqués par l’Etat-gendarme et exploités par l’Etat-patron.

En plein cœur de l’été, la lutte continue.

Pour aborder cette période, les soutiens sont plus que jamais indispensables, vous pouvez y contribuer en versant un chèque qui permettra la poursuite de la présence jour et nuit devant l’agence et l’organisation de la lutte (ravitaillement, hygiène, logistique etc.) : chèques à l’ordre de SUD-PTT 94, mention "Solidarité Chronopost" au dos, à l’adresse suivante :

SUD-PTT 94, Maison des syndicats, 11/13 rue des archives 94010 CRETEIL cédex.

À lire également