Présence postale : l’heure de la riposte a sonné

La signature le 11 janvier 2017 du contrat de présence postale territoriale, entre l’Etat, l’AMF et La Poste, pour les années 2017-2019 marque un vrai recul pour la pérennité du premier service public de proximité du pays. Nul ne peut ignorer l’offensive que mène la direction de La Poste depuis quelques mois pour fermer des bureaux de plein exercice. Les zones rurales et quartiers populaires ne sont plus les seuls à souffir des « transformations » qui voient des supérettes et autres agences postales communales offrir à peine 5% des prestations qu’un vrai bureau de poste propose. Les grandes villes ont été impactées elles aussi avec des fermetures arbitraires, sans consultation des élu-es (dont l’organisation principale a signé le contrat). Des bureaux dont la fréquentation est indiscutable comme la Gare du Nord ou la gare d’Austerlitz à Paris mais aussi à Rennes, Bordeaux, Tours ou au Mans dont le maire a retiré sa signature de la convention qu’il avait signée avec la direction régionale de La Poste. Il est vrai qu’on doit se sentir floué quand l’activité d’un bureau en pleine ville est transférée dans une supérette...

Le contrat de présence postale est devenu un instrument du désengagement du service public de La Poste, bien au contraire, nous pensons qu’il doit le renforcer et le pérenniser. Se baser sur les attentes de tous les utilisateurs, particuliers, administrations et entreprises, renforcer la relation humaine à l’heure où l’Etat ne pense qu’à la dématérialiser, conforter l’accessibilté bancaire, particulièrement en cette période de crise économique et sociale.

Chaque semaine, des dizaines de bureaux sont fermés ou menacés de fermeture, la presse, notamment quotidienne régionale est particulièrement fournie sur le sujet avec des reportages des quatre coins du territoire sur les ripostes qu’organisent les usagers, syndicats et collectifs.

La mobilisation pour la présence postale se concrétise, avec la Convergence pour les Services Publics qui a abordé le sujet lors de son AG à Tours ce week-end, mais aussi dans la rue face aux bureaux qui sont menacés. D’ores et déjà des pétitions circulent pour la défense des bureaux de poste à l’image de celle ci :

https://www.change.org/p/la-poste-la-poste-service-public-pour-toutes-et-tous-partout

Le mardi 18 janvier au matin au métro Invalides à partir de 9h30, nous organisons un petit déjeuner face à l’Assemblée Nationale où le Président de La Poste sera en pleine opération séduction des député-es pour faire passer la pilule de la désertification postale. Un point presse y sera tenu sur l’actualité postale, service public et accord social.

La population a déjà montré son fort attachement au service public postal, notamment en se mobilisant massivement pour une votation citoyenne lorsqu’il fut question d’ouvrir son capital à des fonds privés en 2009. 2017 doit être une nouvelle étape dans la riposte et surtout la reconquête d’un service postal moderne, omniprésent et surtout dédié à la satisfaction des besoins de ses millions d’usagers.

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