Partenariat entre l’Autorité de sureté nucléaire et La Poste. Un nouveau facteur de sécurité ?

Partenariat entre l’Autorité de sureté nucléaire et La Poste. Un nouveau facteur de sécurité ?

Le groupe La Poste opte pour une nouvelle activité qui pourrait en étonner plus d’un. Après l’aide à la personne, la surveillance des gares, c’est vers la sureté nucléaire que l’entreprise se tourne aujourd’hui. La Poste vient de dévoiler un nouveau projet en partenariat avec l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN), un nouveau métier déjà en phase de test sur plusieurs sites sensibles qui restent secrets à l’heure qu’il est.

LES FACTEURS CONFIANCE

Partant du constat unanime que les français font confiance à leurs factrices et facteurs et que cette confiance était quasiment inversement proportionnelle à celle accordée à l’industrie nucléaire, l’idée d’un projet commun a fait son chemin dans les hautes sphères d’EDF.
Soumis à la reflexion du Comex du groupe La Poste en janvier 2018, la phase d’essai aurait débuté en février de cette année. Chaque postier.e concerné est chargé de faire des relevés d’eau en sortie des circuits de refroidissement et des contrôles aléatoires de radioactivité dans l’environnement immédiat de la centrale concernée. Equipé d’un compteur Geiger-Müller directement connecté à une application intégré à "factéo", l’outil numérique des facteurs, l’alerte en cas de problème sera immédiatement donnée. Chaque mois, la synthèse des relevés sera mise à disposition du public.

UN MÉLANGE DES GENRES QUI POSE QUESTION

Contactée par notre rédaction, la direction de l’ASN a refusé tout commentaire. Du côté de La Poste, on rassure : "Les postiers restent à l’extérieur des installations nucléaires et ne sont donc pas soumis aux même contraintes que les salarié.es de la filière. Chaque acteurs de cette nouvelle activité sera formé pendant une semaine aux techniques de prélèvements et sensibilisé aux risques liés à la radioactivité. De plus un équipement spécifique sera fournit a chaque participant au projet".
Malgrè le ton rassurant de l’entreprise, on peut légitimement se demander ce que vient faire La Poste dans ce secteur ultra sensible. L’argument de la diversification apparaît très léger en l’espèce. Du côté des syndicats, les réactions sont mitigées.

L’UNITE SYNDICALE N’EST PAS AU RENDEZ-VOUS

Si la CGT et SUD PTT sont fermement opposés au projet et décidés à tout mettre en oeuvre pour y mettre un point d’arrêt, le ton n’est pas le même du côté de la CFDT. Un responsable de la région IDF nous confiait que "dans un contexte de baisse structurelle de nos activités historiques, La Poste peut et doit opérer un changement radical dans l’appréhension de sa mission de service public. La réinvention et la disruption sont aujourd’hui des nécéssités objectives, il faut changer de paradigme et sortir des vieux logiciels. Le projet en cours de test, s’il est loin d’être parfait, va dans le bon sens", conclut-il.

Par April Liar — 1 avril 2019 à 06:43

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