Coup de chaud sur La Poste !!

L’État largue les amarres , le service public à la dérive

Depuis 2010, les décisions des actionnaires, l’état et la CDC, ont fait la part belle à une expansion grandissante, sans en avoir les moyens, sur un modèle de multinationale capitaliste occasionnant des dégâts humains importants et un service public déserté. Les choix stratégiques pour 2019 et les années qui viennent prennent la même direction. Ils sont incompatibles avec le maintien du service public postal tel qu’il existe et risque de finaliser le changement du Groupe La Poste en une entreprise comme les autres, loin d’être au service de la population. Bref une entreprise comme les autres qui ira faire du business pour du business sous couvert de service public.

La prise de contrôle annoncée par la CDC du capital de La Poste afin de créer un « grand pôle financier public » (où La Poste et CNP Assurance seront organiquement liées) ne présagent pas vraiment d’un futur radieux pour le service public postal. Pis ! A l’heure qu’il est L’État ne s’est toujours pas engagé à pérenniser sa « compensation de la charge du service public », afin notamment d’assurer le service universel postal.

Silence ! On réorganise !

La restructuration du réseau et du secteur bancaire et les réorganisations incessantes dans le secteurs de la distribution se font au pas de charge et provoquent de grandes souffrances chez les employé·es du groupe. Les méthodes de mises en place des nouvelles organisations ne sont pas sans rappeler les triste pratiques de France Télécom.
Les fermetures de bureaux se comptent par centaines, les suppressions de postes par milliers et les conséquences sont lourdes sur le plan humains. La mise en place des « îlots » (voir notre quartier SUD de juin) est une horreur, la charge de travail augmente alors que le trafic baisse et les situations de tensions extrêmes se multiplient. Même lorsque les faits sont dramatiques comme à Levallois le 17 juin (un gréviste a faillit s’immoler après s’être aspergé d’essence) ou après la mort d’un sous traitant au colis en 2012, la direction de La Poste fait comme si de rien n’était. On voit fleurir les aberrations comme en ces jours de canicules ou un nombre conséquent de chefs d’établissements tentent d’imposer aux factrices et facteurs le port d’un pantalon réglementaire et de polos siglés à manches longues !

Le vent commence t-il à tourner ?

En dehors de la grève des facteurs du 92 qui dure depuis 16 mois (!), de nombreux mouvements ont eu lieu depuis deux mois contre les suppressions de tournées, la sacoche ou la méridienne. De Mièlan à Montauban en passant par les guichets de Pornichet ou les sans papiers de Chronopost à Alfortville, les postiers ne se laissent pas faire sans combattre. Partout des collectif d’usagers, des mairies s’organisent pour protester contre la disparition de leurs bureaux de poste et la désertification rurale que La Poste SA amplifie.
La presse se fait d’ailleurs l’écho de ces résistances. Elle s’intéresse également de plus en plus près aux pratiques du groupe La Poste, et les problèmes sociaux que le siège et ses soutiens s’évertuent à maintenir sous le boisseau sont de plus en plus mis en lumière (à titre d’exemple, le dossier paru dans Libération du 25 juin que nous mettons en lien). Des coups de projecteur qui sont bienvenus. Mais, plus qu’a une prise de conscience des dirigeants de La Poste, nous appelons au renforcement des mobilisations des postier·e·s, à favoriser les résistances de la population et/ ou des élu·e·s pour inverser la situation.

Pour lire le dossier sur La Poste de Libération du 25 juin, clique ici
Pour lire le quartier Sud sur les îlots, clique ici
Pour lire le billet de mai 2019 de nos élus au CA, clique ici
Pour lire le billet de mars 2019 de nos élus au CA, clique ici

À lire également