De la “guerre au virus” à la guerre sociale

Lundi 12 juillet 2021, le Président a annoncé des mesures pour tenter de contrer la montée du variant Delta et empêcher un nouveau confinement. Au menu, la mise en place d’un pass sanitaire qui conduit à rendre la vaccination obligatoire pour une grande partie de la population. Sud PTT reste attaché à la vaccination comme moyen de lutter contre les épidémies. Un vaccin comporte plus de bénéfices que de risques pour la population.

Mais nous ne faisons pas fi du contexte créé par le gouvernement qui, depuis l’état d’urgence adopté en mars 2020, va à un rythme effréné à coups de lois et de décrets qui empêchent le minimum de débat démocratique sur les mesures qu’il impose de manière autoritaire. D’autre part, le contexte nécessiterait de lever les hésitations et résistances d’une partie de la population en réhabilitant le système de santé, avec des budgets à la hauteur des enjeux sanitaires, et en donnant la priorité à la recherche publique pour échapper à toute logique financière dans le monde médical. L’obligation, pour le gouvernement, ça ne marche que dans un seul sens. Alors que l’obligation de recruter, de réouvrir des milliers de lits devrait s’imposer.

Cependant, nous sommes opposés à toutes mises en place d’un passeport vaccinal, d’autant plus que la lenteur et une partie de l’échec de cette vaccination incombe au gouvernement. Depuis le début de la crise sanitaire, il fait montre d’hésitation et de mensonges permanents. Nous dénonçons tout autant l’hypocrisie de nos diri- geants qui rendent obligatoire la vaccination ici et laissent les pays « en développe- ment » en manque de doses. L’accès à la vaccination pour toutes et tous ceux/celles qui le souhaitent passe nécessairement par la levée des brevets. Mener véritablement la lutte contre la pandémie nécessiterait également de socialiser l’industrie pharmaceutique, en expropriant les patrons des grands labos pharmaceutiques, qui accumulent des profits faramineux depuis des années.

Si le projet de loi instaure une autorisation d’absence, nous sommes dubitatif·ve·s quant à une application positive pour les salairé·e·s dans notre champ de syndicali- sation. Si cette mesure va dans le bon sens, nous rappelons que depuis le début de la vaccination, le gouvernement a refusé d’obliger cette mise à disposition en obli- geant les personnels à déposer des congés ou des RTT pour se vacciner. Les patrons ont bien entendu sauté sur l’occasion pour refuser toute discussion sur ce thème comme dans la branche Prestataires de Services.

Nous demandons clairement que des centres de vaccinations soient mis en place dans tous les sites de plus de 200 personnes. Nous demandons que les salarié·e·s bénéficient d’une autorisation d’absence correspondant au délai de route au temps de vaccination, plus le délai d’une heure permettant de surveiller les salarié·e·s après l’injection.

Si le passeport vaccinal devait être mis en place dans les entreprises de nos secteurs (postal, télécommunications, prestataires de service), nous nous opposons à ce que les contrôles soient effectués par les salarié·e·s eux-mêmes qui ne sont pas formé·e·s pour ces tâches et qui pourraient, au vu du climat actuel, mettre leur intégrité physique en danger. Nous resterons également vigilant·e·s sur le fait que le secret médical reste total. Nous condamnons les menaces de licenciement et d’exclusion qui accompagnent ces mesures.

Enfin, le Président a placé en fin d’allocution sa volonté de remettre en route la réforme de l’assurance chômage pour le mois d’Octobre et celle des retraites qui s’appliquerait pour elle dès que la situation sanitaire leur permettrait. Pour nous l’urgence est de trouver des solutions permettant à chaque citoyen.ne de retrouver une place dans la société et d’avoir à nouveau confiance dans son système de santé. Le Président de la République a donc décidé d’imposer une guerre sociale. Une mobilisation de masse se prépare pour la rentrée en octobre. Sud PTT sera prêt pour l’affrontement face à un gouvernement qui préfère l’autoritarisme à la démocratie.

À lire également