Viol de Théo : un crime d’état
10/02/2017Il y a une semaine Théo, jeune Aulnaysien, était victime de viol au moment de son interpellation par les forces de l’ordre. Tout le monde semble s’accorder sur la définition de ce crime. Tout le monde… sauf l’État et ses relais. Des policiers qui ont affirmé que ce viol avait été accidentel parce que sans intention sexuelle, du juge d’instruction en voulant qualifier ce crime odieux en simple violence. Même le ministre qui qualifie seulement cet acte de « manquement à la déontologie ».
Ceux-là devraient relire le code pénal et la définition qui y donnée du viol. Le viol est défini comme tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise. C’est un crime passible de la cour d’assises. Cet acte de pénétration peut être vaginale, anale ou buccale. Il peut être réalisé aussi bien avec une partie du corps qu’avec un objet)
Ce viol montre le profond racisme de l’appareil d’État, racisme assumé au grand jour quand un syndicaliste policier a affirmé le 9 février , sur un plateau télé, que « bamboula » était une insulte convenable. Les provocations des forces de l’ordre à l’égard des habitant-es des quartiers populaires, les insultes, les contrôles au faciès et les violences policières font partie du quotidien de ces populations. Plutôt que de prendre des sanctions, le pouvoir en place en remet une couche en délivrant un permis de tuer librement qui sera donné à la police avec l’assouplissement de la notion de "légitime défense". Face à cela la révolte des jeunes des quartiers qui n’ont rien d’émeutes est tout à fait compréhensible et justifiée.
L’État affirme que les quartiers populaires sont des zones de non droit. Dans un sens il a raison. Les habitant-es de ces quartiers subissent un racisme systémique, les violences policières, les discriminations. Ils sont un laboratoire, entre autre, d’un Etat sécuritaire que le pouvoir voudrait imposer à toute la société à l’image de ce qui s’est passé lors des manifestations contre la loi travail ou la COP 21
SUD PTT affirme toute sa solidarité à Théo, mais aussi aux familles d’Adama Traore, Lamine Dieng et toutes les victimes du racisme institutionnel dans les quartiers populaires. Il est grand temps que tous et toutes et y compris le mouvement syndical en prennent conscience. Nous appelons les salarié-es à participer à tous les mouvements de soutien et manifestation : déjà le 11 février devant le tribunal de Bobigny en soutien à Théo, mais aussi le 19 mars lors de la grande marche pour la justice et la dignité qui sera organisée sur Paris à l’appel des familles de victimes signé par une centaine d’associations dont la fédération SUD PTT. Elle partira de la place de la Nation vers la place de la république où seront organisés des concerts et prise de parole.
Stop aux violences policières et aux délires sécuritaires dans les quartiers populaires et partout ailleurs.