CONDAMNATION DES 5 DU 92 : UNE JUSTICE DE CLASSE

Brahim, Dalila, Gaël, Mohamed et Yann doivent être relaxés !

Colère et injustice sociale, voilà les mots qui nous sont venus à l’esprit, hier, lors de l’annonce du jugement rendu par le Tribunal correctionnel de Paris contre les 5 postiers du 92 (Hauts-de- Seine).

Rappel des faits : Les 5 postier·es étaient accusé·es de dégradations, violation de domicile et violences sur des vigiles, pour des faits qui se sont déroulés en février 2014 alors qu’une grève était en cours.

En plus d’amendes pour tous nos camarades, le tribunal a infligé une peine de prison avec sursis pour Gaël Quirante, le secrétaire de notre syndicat des Hauts-de-Seine. C’est d’autant plus incompréhensible que, lors de l’audience, la responsable de la sécurité avait justement retiré ses premières déclarations sur ces prétendues violences.

Ce jugement est inacceptable et il constitue une véritable injustice, alors même que La Poste utilise la répression antisyndicale pour faire taire toutes contestations des postier·es. La Poste, une entreprise qui n’a de cesse de se faire condamner pour le non-respect des libertés syndicales ou pour son manquement au devoir de vigilance, et qui continue de fermer les yeux sur son recours aux travailleurs sans papiers dans des conditions indignes. Au moment où sort le rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur les aides publiques versées aux entreprises, il n’est pas superflus de rappeler que La Poste a bénéficié de ce système en touchant pendant plusieurs années le CICE, et qu’elle a, dans le même temps, supprimé plus de 70 000 emplois en 10 ans !

C’est pour cette raison qu’elle veut faire taire les militants syndicaux, pour continuer sa productivité à tout va et la casse du service public. Pour cela, La Poste porte systématiquement plainte et multiplie les recours devant les différentes juridictions, en espérant que, sur le nombre, il y ait bien une fois où cela tourne en sa faveur.

Avec ce jugement, l’enjeu dépasse le cadre de La Poste car l’accusation de violation de domicile pour des faits syndicaux est une attaque en règle contre le syndicalisme de lutte mais plus généralement contre le monde du travail. Ce jugement ne doit pas faire jurisprudence en rendant coupable des salarié·es d’être présent·es dans les locaux de leur propre entreprise !

Ce qu’il convient d’appeler une offensive s’inscrit directement dans celle plus générale du gouvernement et du patronat contre nos droits, nos conditions de travail et nos acquis sociaux.

La Fédération Sud PTT réaffirme son soutien inconditionnel aux 5 postier·es du 92, et mettra les moyens à leur disposition pour les soutenir dans la séquence qui va s’ouvrir en appel. Notre réponse doit être à la hauteur de l’attaque. C’est pourquoi nous appelons à construire un cadre large dépassant les clivages professionnels et d’organisation, contre la répression qui frappe le mouvement social, mais aussi contre l’austérité et la casse du service public.

Nous participerons à l’organisation de la mobilisation de toutes et tous pour obtenir la relaxe de nos 5 camarades et faire tomber ce jugement de classe.

La prochaine réunion du comité de soutien se tiendra dans les locaux de la fédération SUD PTT, situés au 25-27 rue des Envierges 75020 PARIS, le Mardi 15 juillet à 19h30.

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