Stéphane Richard fait le choix des actionnaires contre les intérêts de l’entreprise et du personnel !

Le Conseil d’État a rendu le 13 novembre 2020, une décision en faveur d’Orange, concernant un litige fiscal datant d’un redressement de 2011. Orange bénéficie donc d’un reversement de 2,245 Mds d’€. Somme équivalente à 6 mois de salaire des 80 000 employé-es d’Orange en France !
Au moment où le pays et l’ensemble du monde traversent une crise sanitaire, économique, écologique et sociale profonde, la décision du Conseil d’Administration sur proposition du PDG Stéphane Richard d’affecter 530 millions d’€ de cette somme à un versement de dividende exceptionnel de 20 cts par action est un choix financier contre le choix social proposé par les représentants du personnel au sein de ce conseil.

En effet SUD avec les représentants de la CGC et CGT, ainsi que la représentante des actionnaires salarié- es, est intervenu pour demander l’affectation de cette « manne » à consolider l’emploi, l’avenir de l’entreprise et surtout récompenser les efforts du personnel après une année sous covid. Ces 4 représentant-e-s des salarié-es se sont opposé-e-s au versement d’un dividende exceptionnel.
Le choix d’une redistribution vers les salarié-es par un mécanisme dit d’ORP (Offre Réservée au Personnel ; en clair des actions à acheter avec « ristourne ») ne peut être vu que comme un mépris pour le personnel au bénéfice des rentiers bien au chaud chez eux.

Une nouvelle fois, les personnels en première ligne pour assurer le fonctionnement et le développement des réseaux fixes ADSL/Fibre et mobiles très sollicités par la crise sanitaire avec les usages de santé, éducation, télétravail, loisirs.... se voient oubliés !

Orange agit sur un secteur qui n’est ni l’aérien, ni l’événementiel. Ses salarié-es ont gardé leur emploi et leur rémunération parce qu’ils ont continué à travailler. Mais ils souffrent pour parvenir à garder un service de qualité et continuer à déployer réseaux et capacitaires au moment où la demande explose avec le re- confinement. Ces personnes souffrent d’autant que leurs familles et ami-es sont pour beaucoup touchés socialement et économiquement par la crise. SUD continuera à exiger une reconnaissance d’ampleur pour toutes et tous.

SUD demande que cette somme de 2,2 Mds, contribue au développement des infrastructures télécoms nécessaires à garantir un réseau de qualité sur tous les territoires.

SUD demande qu’Orange effectue un virage social et privilégie l’emploi, (dont l’intégration de tous les sous- traitant-es, emplois induits compris, manifestement excessive aujourd’hui, représentant 30 % de la force au travail du Groupe France), les investissements, la recherche, les conditions de travail des salarié-es, et non les actionnaires.

Cette manne venue des caisses de l’État doit permettre d’améliorer et accélérer le déploiement des réseaux fibre et mobiles 4G afin que tous les citoyen-nes bénéficient des services numériques qui, avec le confinement, montrent leurs usages multiples : accès à la santé à distance, accès à l’éducation, accès à la culture, accès aux divertissements, contacts entre familles et ami-es...
Oui, le monde d’après, pour reprendre une formule du moment, doit être meilleur pour les droits sociaux que celui d’avant l’arrivée de la covid. Orange a les moyens d’y parvenir à condition de rompre avec les marchés boursiers dont les objectifs sont à l’opposé des besoins sociaux.

Notons également la somme ridicule de 40 millions d’€ pour la RSE, au moment où la crise écologique frappe de plein fouet et où Orange lance la 5G en la présentant comme vertueuse énergétiquement. Cette somme minime d’affectation montre bien l’hypocrisie de la Direction et l’achat d’une conscience verte à bon coût. Seule compte pour la Direction la courbe de l’indicateur boursier. Les personnels doivent continuer à travailler sans rien dire et ne percevoir aucun centime d’euros en salaire sur ces 2,2 milliards, voire même subir des licenciements comme pour les salarié-es en Angleterre.

SUD appelle tous les personnels à critiquer haut et fort ces choix et à exiger une reconnaissance des efforts faits depuis le début d’année dans des conditions très difficiles.

L’ouverture des négociations sur l’emploi (GPEC), le télétravail et la négociation annuelle obligatoire sur les salaires début 2021 en seront l’occasion. SUD proposera à l’intersyndicale Orange de se réunir pour, ensemble, faire face à la Direction dans l’intérêt des salarié-es et du développement de l’entreprise.

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