Procès France Télécom/Orange : une victoire pour le monde du travail.

FT/Orange condamné à 75000 € d’amende, Lombard, Wienes, Barberot 15 000€ d’amende et 1 an de prison dont huit mois avec sursis, Les 2 autres prévenus à 5000€ d’amende et 4 mois de prison avec sursis

En sus FT/Orange condamné à payer 11500€ de préjudice moral au 128 parties civile dont 90 on était amenée par SUD.

En sus des sommes conséquentes de frais de justice que FT/Orange devra payer aux avocats

Un verdict exemplaire qui pourra faire date et marquer l’avenir afin que ce qui s’est passé à Orange ne puisse plus se reproduire. Reste que Lombard vient de faire appel et même si Orange avait déjà annoncé qu’il ne ferait pas appel de la sentence, une nouveau procès aura lieu.

Alors, il est clair que ce procès est pour la fédération SUD une réussite, qu’il récompense des années de lutte, où nous étions souvent isolé-es, souvent brutalisé-es, souvent montré-es du doigts, souvent sanctionné-es, souvent jeté-es à la rue, souvent abandonné-es aux traitements médicaux et aux mises en retraite d’office, souvent disparu-es dans les oubliettes des plans de restructuration et d’injonction au départ.

Nous étions face à un interdit majeur, c’est en tout cas notre propre jugement sur cette période. Un interdit majeur car le plan mis en oeuvre dans l’entreprise pour assurer son passage dans le monde cynique du capitalisme financier, est une déni majeur de ce qui fonde selon nous une entreprise : les salarié-es contribuent à sa réussite, ils sont le coeur et le sang de cette communauté sociale et la réduction de cette communauté aux simples produits financiers des dividendes est une méprise majeure qui a conduit des dirigeants à des comportements criminels alors que rien ne justifiait cette violence despotique.

Comme nous souhaitons que ce procès historique de France Télécom fasse date et qu’il ait une suite, nous avons œuvré à la rédaction d’un texte qui interpelle les parlementaires pour que la loi évolue sur le harcèlement managérial systémique et que de nouveaux droits démocratiques soient créés pour préserver la santé au travail et l’environnement.

Car, en conclusion, nous dirons que le procès de France Télécom n’aurait pas pu avoir lieu sans l’existence des CE, des CHSCT et des délégués du personnel qui ont permis la résistance des salarié-es et la constitution de dossiers à destination de la justice. Après les ordonnances MACRON, la mise à mal de ces instances et l’affaiblissement des représentant-es des salarié-es, un tel procès ne pourrait sans doute plus avoir lieu.

La fédération SUD rend hommage à tous les militant-es, aux élu-es, à nos avocats, aux fonctionnaires de la justice, de l’inspection du travail, aux médecins, aux chercheur-es qui nous ont soutenus par leurs témoignages et qui nous ont aidés dans le développement de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées à France Télécom.

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