Orange : un changement de gouvernance nécessaire, mais pour quel projet d’entreprise ?

Nous constatons que Stéphane Richard est maintenu au poste de PDG d’Orange jusqu’à l’arrivée de Madame Heydemann. S’il va au terme de son mandat, Stéphane Richard, malgré sa condamnation le 24 novembre 2021 dans l’affaire Tapie/Crédit Lyonnais et la date butoir du 31/01/2022 qui avait été imposée par le Ministre de l’Economie, aura donc continué de diriger Orange pendant près de 6 mois !

SUD rappelle sa position de tourner le plus rapidement possible la page de cette séquence déplorable pour le gouvernement et l’image de l’entreprise, afin de permettre à Orange et aux salariés de se projeter à nouveau vers l’avenir.
A compétences égales, la nomination d’une femme au poste de Directrice Générale plutôt que d’un homme va dans le sens d’une meilleure représentation des femmes dans les postes à responsabilités, à Orange comme dans les autres entreprises. Cependant, cette nomination ne saurait être l’arbre qui cache la forêt d’un taux de féminisation indécent pour une grande entreprise détenue à 23% par l’état, que ce soit au Comex, chez les « Leaders et Exécutifs », au sein des comités de direction, du management et tout simplement dans les recrutements !

Au-delà du changement de gouvernance et des personnalités appelées à diriger l’entreprise, SUD attend surtout un changement de cap dans le projet d’entreprise Orange !

Le mandat de Stéphane Richard se termine dans une ambiance de fin de règne depuis plusieurs années. Le plan stratégique « Engage 2025 » traduit le manque de vision, d’ambition et au final l’usure de toute l’équipe dirigeante, qui s’est contentée de prophétiser une consolidation du marché français qui n’est jamais arrivée et de dérouler une feuille de route financière. Le bilan de l’emploi et ses conséquences sont mortifères avec près de 40000 suppressions de postes, un taux de sous-traitance déclaré supérieur à 30% des effectifs, la filialisation - y compris de la distribution physique - la délocalisation d’activités et la désertion des territoires !
SUD attend donc que l’état donne un mandat clair à la nouvelle gouvernance pour impulser un nouveau projet d’entreprise ambitieux à Orange, misant sur l’innovation, la recherche, les investissements dans les réseaux et leur maintenance et la ré-internalisation dans la maison-mère d’activités sous-traitées. Les conditions de travail doivent être remises en tête des priorités de l’entreprise, qui dégrade ces dernières années les environnements de travail avec la généralisation des bureaux partagés et envoie les salariés en télétravail pour y échapper.

Enfin, avec plus de 20000 salariés sans promotion depuis plus de 10 ans et des décisions salariales unilatérales indignes depuis 2 ans, le volet social du projet d’entreprise doit aussi être en rupture pour mieux redistribuer les énormes richesses créées et reconnaître le travail des femmes et hommes d’Orange.

Au vu de son bilan social à Schneider Electric ou à Alcatel Lucent, SUD sera très vigilant sur l’entrée en matière de Madame Heydemann et ses premières orientations et décisions. Nous jugerons sur pièces, le cas échéant, SUD sera déterminé à combattre tous les projets néfastes pour l’entreprise et ses salariés !

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