La lettre hebdomadaire de la fédération SUD

Édito : Se retrouver, se fédérer !

Comment envisageons-nous le postcapitalisme ? Quelles stratégies et alternatives tangibles ? La situation que nous traversons est pétrie de contradictions : d’un côté elle est rude, terrible à certains égards, parfois désespérante ; mais de l’autre, elle est aussi porteuse d’alternatives tangibles, de pratiques concrètes en rupture avec la logique écrasante de l’autoritarisme politique et de la marchandisation généralisée. L’important n’est pas dans le lexique mais bel et bien dans les réalités sociales, politiques, culturelles, artistiques que nous mettons dans ces mots.

Dire « postcapitalisme » est encore une façon de se référer au capital, avec lequel nous voulons rompre. L’expression elle-même ne séduit-elle que parce qu’elle promet qu’un après soit possible ? Parce que son emploi au temps présent sous-entend qu’il y a un « déjà là » et qu’il y a donc à poursuivre un mouvement historique enclenché, au lieu d’attendre passivement un surgissement ? Comment se réapproprier les mots qui nous ont été volés ou qui ont été vidés de leur sens, comment en forger d’autres ?

Notre souhait est bien de construire ensemble les stratégies à déployer pour en finir avec le capitalisme, et où circulent aussi de manière accessible et visible les expériences alternatives déjà à notre portée.

Si nous n’avons pas de projet clé en mains, nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à théoriser, penser mais aussi pratiquer des alternatives crédibles et tangibles pour des vies humaines. Nous avons besoin de les mettre en commun. C’est là d’ailleurs ce qui unit ces expériences et ces espérances : les biens communs fondés non sur la possession mais sur l’usage, la justice sociale et l’égale dignité. Les communs sont des ressources et des biens, des actions collectives et des formes de vie. Ils permettent d’aspirer à une vie bonne, en changeant les critères de référence : non plus le marché mais le partage, non plus la concurrence mais la solidarité, non plus la compétition mais le commun.

Ces propositions offrent de concevoir un monde différent, débarrassé de la course au profit, du temps rentable et des rapports marchands.

Sud à Orange : Plan de Mobilité : un accord moins disant que la précédent et au rabais

Après l’adage métro, boulot, dodo et après 4 séances de négociation, le seul crédo voulu par la direction Orange sur le plan de mobilité entreprise, est sur le seul déplacement domicile-travail, qui risque, comme une crevaison, de faire pschitt !

Sud à Orange Bis : Sud revendique le maintien de la part variable pour les salarié-es dont les boutiques sont fermées et S. Richard reprend sa parole

Suite aux mesures gouvernementales, Orange a fermé depuis le 30 janvier 2021 ses boutiques qui se trouvent dans les centres commerciaux avec une surface supérieure à 20 000 mètres carrés et depuis le 6 mars, celles dont les surfaces de plus de 10 000 mètres carrés dans les 23 départements sous surveillance.

Suite à ces fermetures Orange a décidé unilatéralement de ne pas maintenir leur part variable contrairement à ce qui a été fait lors du premier confinement. Pour SUD, il est injuste que les salariés de ces boutiques soient privés de leur part variable !

International : Pour la vie. Les zapatistes visiteront les cinq continents

Dans nombre de départements, des militantes et militants Solidaires sont impliqué·es dans l’organisation de la tournée européenne des zapatistes. Une coordination européenne fonctionne, où Solidaires est également représenté. Avec les difficultés inhérentes à un tel projet, rencontres, débats et autres initiatives s’organisent.

Travail : Ouverture du procès IKEA au tribunal correctionnel de Versailles du 22 mars au 2 avril 2021

Enfin le procès pour fichage par IKEA des syndicalistes, de l’ensemble des salariés et même des clients avec la complicité active de plusieurs fonctionnaires de police couverts par une partie de leur hiérarchie va débuter après 10 ans d’instruction.

De 2000 à 2012 IKEA a dépensé des centaines de milliers d’euros pour obtenir de policiers les fichiers STIC (système de traitement des infractions constatées) de syndicalistes et plus largement de l’ensemble des salariés.

Social : Épidémie de surveillance, « Dans la rue comme sur Facebook, notre visage ne nous appartient plus »

Voici un entretien avec Olivier Tesquet sur son dernier livre "État d’urgence technologique". Il y décrit comment la surveillance généralisée a étendu son emprise à la faveur de la pandémie, avec d’étranges acteurs aux manettes qui propagent le germe du flicage technologique à vitesse grand V(irus).

Semblant droit sortie de la série Black Mirror, ces entreprises portent des noms barbares tels que Hikvision, Humanyze, Hubstaff, Two-I, Palantir ou Clearview AI. Il rappelle la figure du dessinateur Gébé et de son An 01, ou bien la pensée du philosophe Günther Anders, l’un des pères de la technocritique contemporaine, qui nous enjoint à devenir des “semeurs de panique”.

et Contre la loi « sécurité globale » : Un printemps des libertés pour défendre nos droits
Un collectif d’associations et de syndicats appelle à multiplier les rassemblements et exhortent les parlementaires à voter contre ce projet liberticide.

Société : L’incroyable mobilisation des habitants de l’Ariège pour protéger les déboutés de l’asile

Un extraordinaire réseau de solidarité s’est formé pour protéger et aider les déboutés du droit d’asile. Dans ce rude territoire, des femmes et des hommes ravivent avec humanité notre devise républicaine, fraternité en tête.

Féminisme : Nous vous écrivons depuis la révolution, Récits de femmes internationalistes au Rojava

Voici un livre qui a été pensé et écrit par des femmes internationalistes, mères, journalistes, militantes, qui ont passé de quelques jours à plusieurs années au cœur de la révolution du Rojava.

Elles nous invitent à découvrir le projet et la réalité des femmes de la Syrie du nord et de l’est qui, depuis 2012, travaillent minutieusement à la création de leurs structures autonomes : autodéfense armée et civile, éducation, coopératives, démocratie de base... Malgré la menace permanente de guerres et de violences patriarcales sans nom, elles entendent lutter non seulement pour leur propre libération, mais pour celle des femmes du monde entier.

Leurs témoignages permettent d’approcher les émotions les plus intimes, la pratique quotidienne et les enjeux géopolitiques plus généraux afin de s’inspirer ici de ce qui est expérimenté là-bas.

Écologie : 28 mars prochain : marche pour une vraie loi climat

Le projet de loi « Climat et résilience », discuté à l’Assemblée nationale, est le dernier texte du quinquennat consacré à l’environnement. En l’état, il est très loin de l’ambition requise pour répondre à l’urgence écologique et atteindre les objectifs que la France s’est fixée.

De nombreuses organisations, mais aussi le Haut Conseil pour le Climat, le Conseil national de la transition écologique et le Conseil économique, social et environnemental l’ont affirmé à de nombreuses reprises.

Nous nous mobilisons ensemble pour exiger une vraie Loi Climat à la hauteur de l’urgence écologique

Des chiffres et des maux : 1000 points pour 1000 violences

Une carte qui fait froid dans le dos. Juste 1000 bureaux de la distribution postale en cours de réorganisation en 2021. Quasiment à chaque fois c’est des suppressions de tournées, un accroissement des charges de travail et une baisse de la qualité. En tant qu’usager de la poste combien de fois le-la facteur-trice n’est pas passé-e pour que deux ou trois jours après nous recevions 5, 6, 8 lettres. Est-ce normal d’augmenter les cadences pour baisser la qualité ? bien évidemment NON pour nous, travailleur-euse et usager-ère mais OUI pour la direction de la Poste.

L'humeur du jour