Accord distribution : ne pas signer

La direction a commencé à communiquer très fort dans les services. Son but : faire ressortir les points qui pourraient paraître positifs aux agents et par la même occasion faire pression sur les organisations syndicales pour arracher les 30 % de représentativité nécessaires à la validation de l’accord.
En attendant un matériel plus fouillé sur la philosophie du texte et les effets néfastes de son application (et donc du plan stratégique qui va avec), voici un contre argumentaire reprenant les points mis en avant par la direction dans sa com.

Sur 3000 emplois


Ces emplois sont largement justifiés mais surtout insuffisants car depuis des années le personnel est en sous-effectif permanent. Ces emplois ne garantissent pas le remplacement de l’ensemble des départs (retraite, ruptures conventionnelles, licenciements…) qui se dérouleront au cours de l’année.
Nous n’avons aucune lisibilité sur les déficits d’emploi. De plus ces emplois sont à la main des directions locales et soumis à des critères extrêmement restrictifs, notamment le fait que les bureaux concernés doivent être en sous-effectif, c’est à dire en dessous du CREF. Donc des emplois « existants » dans le sens où ils sont déjà budgétisés, mais non comblés. En conséquence, si on ajoute ceci au fait qu’une partie de ces 3000 CDI seront des conversions de CDD, contrats pros etc., il ne s’agit en aucun cas de 3000 emplois supplémentaires.
Pour SUD : il faut combler tous les postes vacants, remplacer tous les départs et arrêter les réorganisations.

Passage du I-2 en I-3


Ces promotions vont dans le sens de l’évolution des métiers aussi bien pour les facteurs/factrices remplaçant-es que pour la fonction du facteur qui va devoir accomplir de nouvelles activités (vendeur , démarcheur ) qui ne relèvent pas de son coeur de métier.
La moitié des CDI recrutés le seront sur du 1.3 mais en contrepartie ils seront des super-rouleurs devant couvrir un grand nombre de QL sur des périmètres d’établissements qui évoluent constamment. Par ailleurs le passage du I-2 au I-3 devrait s’étaler jusqu’en 2021. Rien ne garantit,
dans l’accord que tous les agents, partant à la retraite sur la période, basculeront sur ce grade.
Pour Sud : le grade 2.1 pour tous et toutes sans aucune contrepartie visant à modifier les activités.

Moins de sécabilité


On ne peut pas aborder et dissocier la sécabilité sans en la dissociant et déconnectant des nouvelles organisations de travail qui vont se multiplier. Plus de travaux extérieurs et allongement des quartiers avec le maintien de la sécabilité et de la sursécabilité ! La sécabilité organisationnelle (en
règle générale sur les jours ou périodes dits faibles) n’est pas remise en cause. La limitation de la sécabilité se limite en réalité à la sur-sécabilité (celle liée aux absences inopinées). On veut faire prendre aux personnels des vessies pour des lanternes en leur mentant et jouant sur les mots. En fait
la plupart des facteurs/factrices auront tout de même au minimum une centaine de jours de sécable par an, ce qui reste énorme.
Pour Sud : arrêt de la sécabilité et des organisations innovantes !

Fin de l’anticipation de la baisse des volumes


Encore heureux que cette disposition disparaisse car cela a généré des tournées surdimensionnées à cause du calcul anticipé et surévalué de la baisse du trafic courrier dans le calcul de la charge de travail. Cette mesure est surtout là pour faire face à une hausse du trafic colis et l’intégration des
nouveaux services pour lesquels La Poste doit garantir une qualité de service. Ce que La Poste ne dit pas, c’est qu’elle supprime de fait aussi les 2 ans de délai entre 2 réorganisations et mettra en place l’adaptation permanente, donc la réorganisation permanente (avec des impacts sur les
tournées et les DHT).
Pour Sud : abandon de toutes les méthodes de pré-quantification et calcul de charge de travail au réel

Création et valorisation d’une filière de remplaçant-es


Des compensations financières à la hausse pour les ex-rouleurs, pour entériner la modification des fonctions et permettre de couvrir un nombre de QL sur des périmètres d’établissements qui évoluent constamment et pour accomplir des nouveaux services.
De bien maigres récompenses au regard des efforts consentis. En plus, c’est la seule chance de voir son traitement et salaire évoluer. A terme renoncement des facteurs remplaçants à vouloir acquérir une tournée lors d’une vente des quartiers. C’est un moyen de sonner la mise à mort de la vente et donc de la notion même de titulaire de tournée. C ‘est également une forte incitation (au vu des maigres salaires qui eux ne bougeront pas ou très à la marge) à devenir rouleur-euse à vie.
Pour SUD : le grade 2.1 de base pour tous. Arrêt de l’éclatement des établissements et sectorisation de proximité des secteurs de remplacement.

Evaluation et révision des normes et cadences


Pour SUD On ne peut pas négocier une pré-quantification du temps de travail. Il faut agir en amont et renoncer aux méthodes d’évaluation du calcul de la charge. Reconnaître le lien social dans les activités sans le conditionner à la mise en place d’un nouveau service.

Pour les encadrant-es


La part variable a un prix car le plan stratégique va les solliciter plus et leur
transférer plus des responsabilités en contrepartie de quelques miettes.
 !

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