- Édito : Procès France Télécom pour harcèlement moral institutionnalisé : Quel premier bilan tirons-nous de la procédure d’indemnisation ?
- Sud à Orange : Handicap : une dernière session de travail fin janvier pour finaliser le texte mais il n’y aura pas sur janvier de prolongation du TPSH en décision unilatérale.
- Secteur Postal : La Poste, grève sur le plateau télévente de Marseille, une victoire qui doit en appeler d’autres
- Telecom : 5G, une empreinte carbone pas neutre, alerte le Haut Conseil pour le Climat (HCC)
- Travail : La santé au travail sabordé par un Accord National Interprofessionnel
- Social : Raffinerie Total de Grandpuits (77), greenwashing et casse sociale
- Autogestion : Railcoop, une coopérative ferroviaire en France
- Discrimination : La transphobie tue et Monsieur Blanquer regarde ailleurs
- Écologie : Enquêter sur l’industrie agro-alimentaire n’est pas une sinécure, pressions et intimidations entravent le travail journalistique.
- Féminisme : Bouquin, L’homme préhistorique est aussi une femme
- Des chiffres et des maux : 6 et bientôt 9 pour ...
L'humeur du jour
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Édito : Procès France Télécom pour harcèlement moral institutionnalisé : Quel premier bilan tirons-nous de la procédure d’indemnisation ?
Le 20 décembre 2019, le jugement tant attendu sanctionnait France Télécom et ses dirigeant-es. C’est bien sûr tout d’abord un satisfecit pour avoir été les premiers à porter plainte (les autres syndicats s’étant associés après) et pour notre action, dans la mesure où c’est sans doute la première fois qu’un employeur de l’envergure de France Télécom est condamné devant un tribunal pour avoir mis en place une politique systémique de harcèlement managérial visant à pousser 22 000 salarié-es hors de l’entreprise, « par la fenêtre ou par la porte ».
Une condamnation qui fonde une notion de « préjudice moral » étendue à tous les salarié-es présent-es dans l’entreprise entre 2007 et 2008, période de la prévention où se déroulait le plan NExT. Plus d’une centaine de parties civiles étaient donc d’ores et déjà indemnisées au titre de ce préjudice. Nous avons réussi ensuite, sur la base de cette réussite juridique, à pousser l’actuelle direction d’Orange à engager une procédure de réparation, qui puisse permettre à l’entreprise de « tourner la page », cette page infamante du plan NExT. Nous approchons des 2 000 dossiers déposés, dont 1/3 présentés par l’intermédiaire de SUD.
Mais nous n’avons pas fini notre travail :
- l’absence de possibilité de recours pour les « débouté-es » est un problème de déontologie. Le taux de refus est certes limité, mais de nombreux cas sont incompréhensibles et vécus douloureusement.
- l’absence de possibilité de recours pour les « déboutés » est un problème de déontologie. Le taux de refus est certes limité, mais de nombreux cas sont incompréhensibles ;
- les demandes d’indemnisations supplémentaires au « préjudice moral » sont peu traitées (préjudice financier, préjudice de discrimination, préjudice de santé…) et renvoyées à des dispositifs « internes » à Orange dont nous n’avons aucun suivi ;
- les prévenu-es (à l’exception d’Orange) ont fait appel de la décision du Tribunal et, par conséquent, se sont bien évidemment situé-es hors de la procédure de réparation. Cela pose évidemment un problème : s’ils sont condamné-es en appel, Orange devrait engager des demandes de remboursement des indemnités versées ;
- la situation à Orange est encore problématique : d’une part, des responsables qui ont eu un comportement particulièrement condamnable, sont toujours présents à des postes de responsabilité, d’autre part, la politique RH d’Orange est encore marquée par une stratégie de réduction d’emplois, de restructurations, de changements d’organisation du travail, une stratégie qui est source de conflits et de mal-être des salarié-es.
Il nous semble important de maintenir un front syndical unitaire au moment où va se conclure la période de dépôts des dossiers de saisine. Le bilan de cette procédure doit aussi engager la direction d’Orange sur l’avenir, dans un processus de négociations sur les principes d’une responsabilité sociale d’entreprise pour garantir à ses salarié-es des conditions de travail respectueuses de leur santé et de leurs droits sociaux.
Sud à Orange : Handicap : une dernière session de travail fin janvier pour finaliser le texte mais il n’y aura pas sur janvier de prolongation du TPSH en décision unilatérale.
Si des demandes arrivent sur janvier elles seront traitées après la signature éventuelle avec effet sur le mois de janvier.
Le TPSH 5 ans pour tout ou partie des personnes handicapées a été rejeté, le changement de nom aussi. Le nombre d’embauches est fixé à 125 minimum ce qui n’est pas à la hauteur des 150 demandés (le nombre même fait un peu marchand de tapis). Il a été demandé pour les alternants un nombre minimal comme pour les embauches (par rapport au % et aux 5 000 annoncés, chiffre large puisque comprenant les stagiaires).
Au final, la Direction ne veut pas s’engager. Il a été demandé de mettre dans les objectifs CODIR des items sur le handicap (principalement sur les embauches). Refusé car c’est l’effet vertueux de montrer aux directions qui n’embauchent pas qu’elles fonctionnent moins bien que les autres qui va améliorer le process (sic).
Nous continuons à nous battre pour que les immeubles soient accessibles (porte, poignée…) alors que la direction dit que tout va bien. Quid de l’amélioration des process et cahier des charges de la direction de l’immobilier ? Sur l’accessibilité numérique, il a été demandé que toutes les applis donnent leur accessibilité par type de handicap. Malgré les lois et l’accord handicap Orange, l’accessibilité numérique ne va pas de soi à Orange.
Au mieux les personnes handicapées perdent du temps sur les "interfaces Orange" mal conçues, au pire elles sont excluent des fonctionnalités offertes.
Une négociation très difficile et qui a traîné à cause de la mauvaise volonté de la direction à prendre en compte les revendications justes et légitimes des travailleurs-euses en situation de handicap.
Secteur Postal : La Poste, grève sur le plateau télévente de Marseille, une victoire qui doit en appeler d’autres
27 collègues sur 35 se sont mis en grève les 10 et 11 décembre 2020. Un mouvement inédit chez les« guerriers » commerciaux d’un plateau qui couvre 7 départements et représente une véritable poule aux œufs d’or pour la S.A. La Poste. Les équipes se sont unies et ont obtenu la première partie de leur revendication : des recrutements. La porte est désormais ouverte à la poursuite des discussions dans un cadre moins tendu. Une nouvelle solidarité est née à la Télévente Marseille.
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Telecom : 5G, une empreinte carbone pas neutre, alerte le Haut Conseil pour le Climat (HCC)
D’un point de vue environnemental, Stéphane Richard estime que la 5G ne participe pas massivement à la pollution numérique. "La technologie de la 5G est bien meilleure du point de vue de l’empreinte environnementale que la 4G. Elle est 10 fois plus efficace sur sa consommation énergétique", affirme-t-il. Mais selon l’autorité gouvernementale indépendante (composée de plusieurs experts mis en place par la présidence de la république en 2018), le déploiement de la 5G risque d’augmenter « significativement » les émissions de gaz à effet de serre (GES) du numérique et la consommation d’électricité en France.
Dans son rapport publié samedi 19/12, le Haut Conseil pour le Climat estime que les nouveaux réseaux pourraient entraîner un bond de 18 % à 44 % des émissions de CO. L’aggravation est déjà évaluée à environ 15 Mt d’équivalent CO2 en 2020, soit 2 % de l’empreinte carbone totale de la France, ce qui correspond aux GES émis par le secteur aérien. Le HCC prend des hypothèses très agressives sur la hausse du trafic ou du nombre d’objets connectés, et il ne prend en compte aucun des effets positifs attendus de la 5G.
Le gouvernement aurait dû engager une évaluation environnementale avant de lancer la 5G. Le Conseil d’État a été en ce sens saisi par plusieurs associations. Des villes comme Nantes, Rennes, Lille, ont décidé de lancer des études d’impact sur la 5G dans leur ville respective avant d’autoriser le déploiement.
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"The Hidden Cost of Digital Consumption" en anglais dans le texte
Travail : La santé au travail sabordé par un Accord National Interprofessionnel
L’ "involution" des politiques de santé au travail dénoncée ici montre de manière très claire que c’est bien un choix de société qui est en jeu : individualisation ordolibérale décomplexée vs politiques (de compromis) sociales. Cette expression ne devra pas rester cantonnée dans des tribunes qui passent inaperçues pour le plus grand nombre, mais être réinvestie de manière réfléchie dans les Instances de représentation du Personnel, ou au sein-même des institutions, pour repolitiser et dé-techniciser les débats, pointer les contradictions et faire bouger les lignes
En savoir plus avec le blog de Médiapart
Social : Raffinerie Total de Grandpuits (77), greenwashing et casse sociale... et écologique
Le géant pétrolier annonce qu’il va convertir son site historique de Seine-et-Marne en une plateforme de production de biocarburant et de bioplastique. Il est insensé et révoltant de brandir la transition climatique pour justifier la destruction d’emplois, d’autant que les biocarburants nécessitent une culture intensive néfaste au climat.
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Autogestion : Railcoop, une coopérative ferroviaire en France
Un projet novateur pour relancer le service ferroviaire : voilà qui ne peut laisser indifférents les milieux autogestionnaires, écologistes, syndicalistes ; pas plus que celles et ceux qui réfléchissent aux alternatives en matière de démocratie directe, d’égalité sociale et accessibilité dans tous les territoires.
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Discrimination : La transphobie tue et Monsieur Blanquer regarde ailleurs
Après le suicide de Doona, étudiante trans de Montpellier en septembre, nous avons appris celui d’Avril, lycéenne trans de 17 ans, élève au lycée Fénelon à Lille. Alors que le rapport 2020 de SOS Homophobie montre que 42% des actes de transphobie visent des femmes trans, il est urgent de prendre en compte la transidentité et de lutter contre la transphobie au sein des établissements et des institutions accueillant des élèves et des étudiant.e.s. Le parcours de transition des élèves comme des personnels doivent être pris en considération. Il est inacceptable qu’encore aujourd’hui, l’identité de genre de membres de la communauté éducative ne soit pas respectée.
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Écologie : Enquêter sur l’industrie agro-alimentaire n’est pas une sinécure, pressions et intimidations entravent le travail journalistique.
France 5 a diffusé le film documentaire « Une terre sacrifiée ». Il décrit le coût environnemental, social et sanitaire du développement de l’agro-industrie en Bretagne. Avec ce film, la chaîne a réalisé sa meilleure performance annuelle avec plus d’un million de téléspectateurs. Les réactions consécutives à cette diffusion mettent en lumière les moyens financiers et stratégiques que possède le secteur agroalimentaire pour museler les sources (principalement les agriculteurs), les élus et la presse. Par bonheur, il existe aussi des médias comme Basta ! qui effectuent depuis longtemps un travail extraordinaire, pointu, difficile, et ses articles sur les questions agroalimentaires sont tout simplement salutaires.
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Féminisme : Bouquin, L’homme préhistorique est aussi une femme
S’appuyant sur les dernières découvertes en préhistoire et l’analyse des idées reçues que véhicule, jusqu’à notre époque, la littérature savante, cet essai pose les bases d’une autre histoire des femmes, débarrassée des préjugés sexistes, plus proche de la réalité. Isabelle Motrot : « L’homme préhistorique est aussi une femme déconstruit des certitudes et clichés sur les femmes préhistoriques qui, n’en déplaise aux historiens, en avaient sous le gourdin. »
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Des chiffres et des maux : 6 et bientôt 9 pour ...
3 janvier : 7e manifestation (les suivantes : 16 et 30/01) pour le retrait de la loi de sécurité globale depuis le 24 novembre
Le très controversé article 24 continue de faire polémique depuis plusieurs semaines partout en France. À tel point que le Conseil de l’Europe s’est également saisi du dossier et, fait rarissime, s’est adressé directement au Sénat, chargé d’examiner le texte en janvier. Dans une lettre datée du 15 décembre, la commissaire aux droits de l’Homme Dunja Mijatovic écrit : « Le texte de cet article tel qu’il est soumis à votre examen demeure, à mon sens, insatisfaisant du point de vue du respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. »
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