Vendredi 12 février 2021 Si cet email ne s'affiche pas correctement, vous pouvez consulter directement la page

- Édito : Un service universel des communications, c’est pour tous-tes, partout et à un coût très abordable
- Sud à Orange : EsafeMePro, pas si pro que ça…
- Telecom : ORANGE passe et le service public trépasse
- Travail : Chômage partiel, SFR fait payer la crise à ses salarié-es et à la collectivité...
- Santé au travail : « Silence, des ouvriers meurent », autour du traitement médiatique des accidents du travail
- Syndicalisme international : dans l’Alabama, des salarié-e-s espèrent créer le premier syndicat Amazon des États-Unis
- Féminisme : Révolution féministe, dans le monde arabe, le genre en révolution
- Des chiffres et des maux : -12 %, x4, 4 infos et 1 question

L'humeur du jour

Édito : Un service universel des communications, c’est pour tous-tes, partout et à un coût très abordable

La convention triennale au titre du « service universel » (SU) avec Orange a pris fin en décembre 2020. Les défaillances, insuffisances et perspectives du réseau cuivre et fibre sont problématiques. Tout particulièrement dans les zones rurales. Mais pas uniquement. Des quartiers urbains comme des professionnels en ville, tout en étant nominalement bien équipés, n’ont pas la qualité de service attendu. L’État a confié une mission sur le « service universel » téléphonique aux député-es. Il était prévu que les syndicats soient auditionnés. Mais nous avons été « oubliés ».

Le rapport rendu le 10 février n’a pas tiré les conséquences de la privatisation de France Télécom en une société purement commerciale poursuivant avant tout des buts de rentabilité financière et de la suppression massive d’emplois comme variable d’ajustement. Cela au détriment des usagers et usagères qui galèrent pour être raccordé-es, dépanné-e ou renseigné-es. Face aux injonctions de l’ARCEP pour qu’Orange remédie à la situation, Stéphane Richard avait déclaré recruter 200 technicien-nes supplémentaires. Alors que la même année 2019, les effectifs baissaient de 4 800 personnes ! La fin du cuivre n’est pas la fin du réseau.

Tout le monde veut un accès fiable et permanent à Internet et au téléphone et une remise en service rapide lors des pannes et, si cela n’est pas trop demandé, un accueil et un suivi circonstancié et opérant. Les députés n’ont voté en décembre que le cadre d’un nouveau « service universel », comprenant pour la première fois une obligation de fourniture d’un accès Internet à haut débit. Mais il reste à en définir les conditions et à en gérer l’attribution à un ou plusieurs prestataires. Cela peut prendre du temps. Aucun calendrier n’est prévu pour le renouvellement d’une convention de Service Universel. En attendant, c’est le vide sidéral. Et nous doutons de la volonté du gouvernement d’y consacrer les moyens conséquents et d’impliquer tous les opérateurs. Surtout quand, tout en reconnaissant qu’il "y a urgence. La situation est très critique pour certains territoires », il ne s’engage qu’à présenter un plan d’action. Tout en omettant déjà l’obligation selon les normes européennes de garantir 30 mégabits par seconde de débit minimal Internet.
C’est à l’État d’assurer et de prendre en charge l’accès de tous-tes aux services numériques essentiels et l’effectivité du droit à la fibre partout.

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Sud à Orange : EsafeMePro, pas si pro que ça…

Commercialisée par la startup biberonnée par Orange NEOSAFE, EsafeMePro est une application de « tracking » pour smartphone. Elle est déployée en interne à Orange notamment dans les unités d’intervention à des fins de DATI (Dispositif d’Alerte pour Travailleur Isolé). Dans ce cas d’utilisation, le principe est simple : le salarié active l’application et en cas d’immobilité du téléphone durant 15 minutes, ce dernier donne l’alerte ; le centre de sécurité basé chez un prestataire externe géolocalise alors la potentielle victime, tente de la contacter via le mobile, puis en cas d’échec informe manager et services d’urgence. Quand on sait que les chances de survie à un arrêt cardiaque diminuent de 10 à 12% par minute, on peut légitimement s’interroger sur le bien-fondé d’un tel outil.

Dans les unités d’intervention, il a surtout permis de supprimer un certain nombre d’emplois qui veillaient à la sécurité rapprochée des technicien-nes intervenant en astreinte. Comme pour les boitiers Fleet de géolocalisation des véhicules pour lesquels SUD avait gagné un procès face à Orange, il s’agit ici encore d’un produit « maison », commercialisé par Orange Business Services.

SUD, après avoir obtenu la mise en place de garde-fous préservant les données personnelles présentes sur le smartphone, veillera au respect de l’engagement pris par l’entreprise, à savoir qu’aucun dispositif de géolocalisation quel qu’il soit ne puisse servir à sanctionner un∙e salarié∙e.


Telecom : ORANGE passe et le service public trépasse

Orange se vantait de devenir le premier opérateur des réseaux de fibres optiques jusqu’à l’abonné (FTTH) en zone rurale. Le problème c’est que pour faire 23 Réseaux d’Initiatives Publiques représentant 4,5 millions de prises, il faut au moins 2,675 milliards. Or, Orange ne peut le faire. Orange a donc tenté de refiler une partie de la patate chaude à d’autres… Orange a trouvé la Banque des Territoires (CDC), la CNP et EDF Invest pour créer un consortium (Orange Concessions) qui financera la moitié ! Ainsi, grâce à des fonds publics, Orange est parvenu à valoriser un droit d’usage dont il n’est pas propriétaire. En effet, le réseau concerné n’appartient pas en propre à Orange puisqu’il s’agit des infrastructures déployées dans le cadre des Délégations de Service Public. Voilà comment les habitants en zone rurale ont déjà payé une partie de leur abonnement à Orange avant d’avoir la fibre !

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Travail : Chômage partiel, SFR fait payer la crise à ses salarié-es et à la collectivité...

Veut-elle faire pire que Bouygues qui l’a mis en œuvre pour une partie de ses vendeur-euses ? Alors que ni Orange, ni Free n’y ont recours. Pour SUD, si les ventes accusent le coup, l’activité est bien là. Les services techniques sont sur le pont pour dépanner les client-es, hôpitaux, banques et même le grand public qui compte plus que jamais sur l’opérateur pour tenir la charge, entre le télétravail et les devoirs des enfants. Pour la CGT et SUD, l’ampleur du chômage partiel reste telle, les remontées de salarié-es si nombreuses, qu’un appel à la grève a été lancé.

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... et prendre ses aises avec la sous-traitance

Chantier de la fibre au Pays Basque : SFR soupçonné d’employer des travailleurs brésiliens dans des conditions indignes
Le Code du travail en prend un coup sur le chantier de la fibre optique dans les Pyrénées-Atlantiques. Une enquête préliminaire est ouverte en Pays Basque pour savoir si SFR emploie des travailleurs déclarés frauduleusement sur ce chantier.

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Santé au travail : « Silence, des ouvriers meurent », autour du traitement médiatique des accidents du travail

Les grands médias considèrent qu’un accident du travail, c’est un fait divers. Et on le sait, les faits divers ne sont pas censés faire la Une régulièrement… Il faudrait pourtant pouvoir le considérer comme un fait social, dans la mesure où ça arrive tous les jours, partout en France, dans tous les corps de métier : selon les chiffres « officiels » dont on dispose, on parle de plus de 650 000 victimes par an, ça mériterait quand même qu’on s’y intéresse un peu plus que ça.

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Syndicalisme international : dans l’Alabama, des salarié-e-s espèrent créer le premier syndicat Amazon des États-Unis

Les 6 000 salariés de l’entrepôt de Bessemer votent pour la création d’un syndicat, un vote qui pourrait faire basculer les rapports de forces au sein du géant du numérique, aux États-Unis et ailleurs.

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Féminisme : Révolution féministe, dans le monde arabe, le genre en révolution

Du Maroc au Yémen, en passant par la Tunisie, l’Égypte et bien d’autres pays du Maghreb et du Moyen-Orient, les femmes sont engagées dans de multiples combats : pour l’égalité des sexes, contre la domination masculine, le système patriarcal, contre l’oppression des régimes en place. La décennie qui vient de s’écouler en témoigne. Les femmes ont été en première ligne des révolutions arabes. Mais quel a été l’impact, l’apport de ces soulèvements populaires sur leurs luttes, leur statut, sur les rapports de genre ?

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Des chiffres et des maux : -12 %, x4, 4 infos et 1 question

Les effectifs du CAC40 en France continuent de s’étioler d’année en année. Ils ont baissé de 12% depuis l’an 2000, tandis que les dividendes étaient presque multipliés par 4.

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La fédération Sud PTT est membre de 25/27, rue des Envierges 75020 Paris - Tel : 01 44 62 12 00 - sudptt@sudptt.fr - www.sudptt.org
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