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  • Édito : Pour solde de tout compte : 100 balles, une médaille pour les soignant-es ... et un mars ?
  • France Télécom - Orange : "La raison des plus forts", livre des chroniques du procès France Télécom
  • Numérique/informatique : Capgemini, cap vers plus de profits sur le dos des salarié-es
  • Social : Pour une loi reconnaissant la contamination au travail par la covid‑19 comme une maladie professionnelle
  • Féminisme : Un plan d’urgence féministe, « nous ne reviendrons pas à la normale ; puisque la normale était le problème »
  • Écologie : « La pandémie n’est pas une vengeance de la Terre, c’est le résultat de notre rapport à la nature »
  • Humour et poésie : Et tout le monde s’enferme #3 -Elle
  • Des chiffres et des maux : 6M

L'humeur du jour

Édito : Pour solde de tout compte : 100 balles, une médaille pour les soignant-es ... et un mars ?

La crise démontre que le fauteur de trouble a pour nom le capitalisme, incarné par celles et ceux qui nous gouvernent.
Pour éviter de revivre la catastrophe et y faire face, c’est un changement radical et profond de perspectives dont la société a besoin. Cela doit commencer immédiatement par de vraies augmentations de salaires pour toutes et tous et des moyens à hauteur des enjeux pour les services publics en premier lieu celui de la santé. Mais surtout c’est un nouveau cadre qu’il nous faut désormais construire.

Un nouveau monde où la précarité et le chômage sont combattus et où l’on travaille moins et mieux. Un monde où les besoins essentiels de la population sont assurés. Un monde où les métiers réellement utiles (et actuellement très féminisés) sont fortement valorisés. Un monde où la finance et l’activité économique sont mises au service du bien de l’humanité et préservent l’environnement et le climat. En bref, un monde où l’avidité et le capitalisme ne régissent plus les rapports humains et nos rapports à la planète.

Commençons par le mardi 16 juin en soutenant l’appel des travailleur-euses de la santé lors de cette journée d’action.

Appel du 16 juin 2020

En lutte avec la santé, pour que la solidarité passe avant les profits, pour construire le rapport de force dans tous les secteurs dont le notre !

En savoir avec Solidaires


France Télécom - Orange : "La raison des plus forts", livre des chroniques du procès France Télécom

Les faits retracés avec minutie dans le procès peuvent intéresser un large public par l’écho qu’il renvoie au vécu actuel des salarié-es dans beaucoup d’entreprises publiques ou privées : la plongée dans les entrailles du management de France Télécom peut permettre à des milliers de salarié-es de « mettre enfin des mots » sur les effets mortifères et déshumanisants d’un mode de management qui leur ôte le pouvoir de concevoir leur travail, de l’organiser et de bien le faire.

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Orange : Négociation salariale 2020, l’austérité salariale levier pour garantir les objectifs financiers ?

La négociation salariale 2020 a repris le 5 juin après une pause contrainte liée au covid. Les premières propositions de l’entreprise (budget global de 1,5%) sont de moitié inférieures à l’accord salarial 2019 signé à l’unanimité (3%) et proprement indécentes à ce stade.

Jugez-en par vous-mêmes : un budget de 0,9% d’augmentation individuelle avec des minimums garantis de 0,5% en moyenne, pas de mesures pour les bas salaires, un budget reconnaissance et promotion divisé par 2 et 0 augmentation au titre des mesures Orange pour les fonctionnaires des classes I et II contre 320€/an l’année dernière !

Pourtant, l’entreprise a réalisé 3,3 milliards d’euros de bénéfice net en 2019, vient de distribuer un solde de 530 millions d’euros de dividendes aux actionnaires, confirme ses objectifs financiers de 2020 par la voix du PDG et de son directeur financier, communique dans la négociation sur l’intéressement un CA 2020 à Orange SA en hausse de 1,3% et un EBITDA stable à 7,1 milliards d’euros !

Le cynisme de l’entreprise est donc à son comble, elle réitère ses objectifs devant les milieux financiers et les actionnaires d’un côté, mais tient un discours d’apocalypse économique absolument pas étayé dans la négociation salariale. A moins que, précisément, ce soit l’austérité salariale qui permette de maintenir les objectifs financiers, c’est-à-dire que les augmentations de salaire et les promotions soient la variable d’ajustement vis-à-vis des engagements vers les milieux financiers !

L’entreprise doit arrêter de faire peur aux salarié-e-s sur les conséquences de la crise covid-19 quand elle dit le contraire à la presse et aux milieux financiers. Ce serait proprement inique de ne pas redistribuer en partie vers les salarié-e-s les énormes bénéfices réalisés en 2019 grâce à leur travail. Le discours d’austérité n’est pas crédible et la négociation salariale s’engage dans une ambiance de mauvaise tragi-comédie. Les salarié-e-s doivent être mieux considérés que des golden boy devant leur pupitre ou des fonds de pension américains. L’entreprise TOP employeur 2019 doit absolument revoir sa copie si elle souhaite que 2020 ne soit pas l’année du désaccord social qu’elle a inauguré avec sa décision unilatérale sur l’accompagnement covid !


Numérique/informatique : Capgemini, cap vers plus de profits sur le dos des salarié-es

1ère entreprise du secteur numérique en Europe, elle affiche d’année en année des résultats en constante progression. Cela permet au groupe de passer sans encombre les soubresauts économiques liés au covid-19. Mais comme toute entreprise capitaliste, Capgemini entend faire payer la crise sanitaire aux salarié-es. Ils ont imposé la prise des RTT. Ils n’ont pas pu imposer la prise de congés payés puisque aucune organisation syndicale de l’entreprise n’a signé un accord là-dessus. Mais les managers locaux ne se sont pas privés d’y mettre la pression. Capgemini a aussi décidé de recourir au chômage partiel. C’est d’autant plus scandaleux que les résultats du groupe Capgemini au 1er trimestre 2020, donc y compris sur le mois de mars, continuent à très bons, un chiffre d’affaires en progression de 3,1 % par rapport au 1er trimestre 2019. Rappelons aussi que Capgemini reçoit déjà des subventions publiques à travers le CICE et le CIR, 57 millions d’euros en 2018. La direction de Capgemini n’hésite pas à faire du chantage aux salarié-es qu’elle met en chômage partiel. Pour toucher 100 % de leur salaire, ils et elles devront chaque mois poser 3 jours de congés payés et faire 5 jours de formation. Mais comme elle est de « gauche » (sic), la direction gave un petit peu moins les actionnaires, réduisant le dividende par action de 1,9 euros initialement prévu (+12 % par rapport à 2018) à 1,35 euros : cela va représenter tout de même 230 millions d’euros versés directement aux actionnaires. Avec la bénédiction du gouvernement : Macron, si prompt à dégainer des ordonnances pour restreindre les droits démocratiques et sociaux des salarié-es et de la population, n’a pas prévu d’ordonnance interdisant aux entreprises touchant des subventions publiques de rémunérer les actionnaires. Décidément, si on laisse faire le patronat, le monde d’après le covid-19 ressemblera furieusement à l’ancien monde.

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Social : Pour une loi reconnaissant la contamination au travail par la covid‑19 comme une maladie professionnelle

Les victimes du covid‑19, contaminées sur leur lieu de travail, seraient exclues du champ de l’indemnisation et celles qui seront indemnisées ne le seront que partiellement. Engagés pour l’intérêt général en pleine crise sanitaire les héros du quotidien ne sauraient être confrontés à un nouveau parcours du combattant. En cas de contamination au covid‑19, il est nécessaire de les assurer de les mettre en sécurité sociale. La reconnaissance de cette contamination et ses effets comme maladie professionnelle permet d’une part, de protéger la santé de nos concitoyen·ne·s, mais également leur santé financière, dans une période où plus que jamais une difficulté financière peut s’avérer fatale.

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Féminisme : Un plan d’urgence féministe, « nous ne reviendrons pas à la normale ; puisque la normale était le problème »

Plusieurs mouvements féministes appellent à un déconfinement militant et féministe. La crise sanitaire a exhibé les limites du système capitaliste et productiviste, fondé sur l’exploitation des ressources. Elle exacerbe aussi « les violences du système patriarcal » et expose particulièrement les femmes. La crise oblige à construire l’« après » avec les écoféminismes, qui invitent à croiser les luttes et à « une critique radicale de la structure oppressive de la société dans le but de nous en libérer tous-tes ». Le féminisme a un fort pouvoir d’action politique et un rôle important à̀ jouer pour la société́ que nous voulons : nos luttes féministes sont essentielles et doivent s’inscrire dans les transformations écologiques, sociales, économiques d’une société́ débarrassée de tous rapports d’exploitation, de domination, d’oppression.

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un peu plus avec l’écoféminisme

et encore plus avec Dijoncter


Écologie : « La pandémie n’est pas une vengeance de la Terre, c’est le résultat de notre rapport à la nature »

Le nouveau virus, issu d’un contact entre l’humain et l’animal, pose la question de notre rapport au monde vivant. La philosophe Virginie Maris s’intéresse depuis longtemps à ces sujets : dans un livre passionnant, La Part sauvage du Monde (Seuil, 2018), elle interroge les voies d’une possible cohabitation entre humains et non-humains, en rappelant qu’il faut pour cela « restreindre notre territoire ».

En savoir plus avec Bastamag


Humour et poésie : Et tout le monde s’enferme #3 -Elles

Comment vous faire mourir de rire en vous assénant stats et chiffres accablants sur la situation des femmes,tout en vous faisant réfléchir ? INcROYaBLe ! et c’est ici :

la vidéo


Des chiffres et des maux : 6M

La fraude patronale au chômage partiel pendant la crise sanitaire s’élève au moins à 6 milliards d’euros

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La fédération Sud PTT est membre de 25/27, rue des Envierges 75020 Paris - Tel : 01 44 62 12 00 - sudptt@sudptt.fr - www.sudptt.org
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