La lettre d’information de la fédération SUD

Édito : ATTAC toujours et toujours d’actualité

En décembre 1997, Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique, signe un éditorial intitulé « Désarmer les marchés » et véritable réquisitoire contre la finance spéculative. Il y écrit notamment que "le désarmement du pouvoir financier doit devenir un chantier civique majeur si l’on veut éviter que le monde du siècle à venir ne se transforme en une jungle où les prédateurs feront la loi." Il conclut son article par un vœu : "Pourquoi ne pas créer une ONG baptisée Action pour une Taxe Tobin d’Aide aux Citoyens (ATTAC) ?" Crée un an après, l’association a 20 ans cette année. Et l’action doit redoubler.
Encore aujourd’hui la finance, qui n’a pas été réformée, tire sa richesse et sa puissance de la surexploitation de l’environnement et du travail. Encore aujourd’hui, la seule réponse qui soit donnée à la crise dévastatrice causée par la finance toute-puissante consiste en des mesures d’austérité : les pauvres paient pour les crimes des riches. Relançons la lutte pour la reconstruction de la démocratie. Ce qui ne peut être atteint que par le contrôle de la finance.

Orange : ORANGE BANK accélère…les réorganisations !

Les plus anciens dans l’entreprise comme les plus récents le savent bien, face à une situation compliquée, un dysfonctionnement ou une problématique marché, la direction d’Orange est souvent tentée de répondre par une réorganisation ou des changements de têtes !

Orange Bank, lancée fin 2017 dans le cadre de la nouvelle stratégie d’opérateur digital multiservices d’Orange, connaît-elle incidents et bugs et peine-t-elle à rencontrer son marché ? Incapable de sortir de sa zone de confort, la direction d’Orange réorganise et change les têtes !

C’est ainsi que nous apprenons cette semaine la démission du Directeur Général d’Orange Bank, André Coisne, ancien patron de BforBank du Crédit Agricole, recruté en 2016 justement pour son profil d’expert du secteur bancaire.

Paul de Leusse, DG adjoint en charge des services financiers mobiles, banquier de profession lui aussi, entré au COMEX en mars dernier, va lui succéder, tout cela enrobé d’une réorganisation qui va évidemment tout changer !

Derrière les éléments de langage de l’entreprise et de l’intéressé, que personne ne soit dupe, les résultats d’Orange Bank sont loin d’être conformes aux ambitions affichées, pour ne pas dire franchement mauvais. L’omerta de l’entreprise depuis des mois sur ses placements ou sur son parc en sont la meilleure preuve…

C’est bien le contexte stratégique, commercial et financier d’Orange Bank qui explique cette crise de gouvernance, dont Orange ne peut pas se payer le luxe sur un marché particulier et difficile qui n’est pas son cœur de métier historique.

Le modèle économique d’Orange Bank continue d’interroger le monde bancaire comme les salarié-es d’Orange et SUD.

Gratuité, primes, avantages, offres salarié-es, parrainages…, les acquisitions sont dopées artificiellement par les effets d’aubaine ou les dépenses publicitaires. SUD serait bien curieux de connaître les avoirs moyens sur les comptes et les volumes de résiliation, notamment après dépense des primes de bienvenue.

La captivité d’un client à sa banque est très importante, par les liens historiques, par les contacts humains, par l’existence de prêts en cours, à la consommation ou immobiliers, on ne transfère pas tous ses produits bancaires ou son salaire vers une autre banque du jour au lendemain pour 40€ de prime. La légitimité d’Orange, opérateur télécom historique, à être un acteur identifié et crédible sur le marché bancaire, n’est pas acquise aux yeux des clients, l’obtenir ne sera pas chose aisée.

Surtout, le modèle économique d’Orange Bank semble assez aventureux, voire coûteux, obérant ainsi la capacité d’investissement du groupe sur des marchés cœur de métier, par exemple la fibre ou la 5G, ou la rémunération du personnel !

Comme pour les objets connectés, qui en sont à leur nième lancement commercial, Orange doit se donner réellement les moyens de réussir ou envisager de se retirer rapidement de ce marché.

En faire la banque du personnel Orange à travers les offres de bienvenue, le parrainage ou pourquoi pas demain les prêts à la consommation ou les prêts immobiliers salarié-es, voire, soyons fous, la rémunération du compte si on verse son salaire Orange sur son compte Orange Bank, ne sera pas suffisant pour devenir un acteur de taille critique qui survivra dans le secteur de la banque digitale.

Centre d’appels/Prestataires : comment flatter les sentiments xénophobes et racistes.

Il est d’abord urgent d’imposer dans les centres d’appels un bouclier social protégeant mieux les salarié-es de ce secteur où les conditions de rémunérations et de travail sont médiocres. La fédération SUD PTT demande d’encadrer les prix pratiqués par l’état dans ses appels d’offres afin d’éviter le dumping social et de concevoir une répartition d’actes de relation client (appels, sms, mails…) permettant aux autres pays de continuer à travailler dans cette activité qui génère des milliers d’emplois pour une jeunesse qui en a aussi besoin.

Anti-Social : Plan anti-pauvreté : un revenu qui n’a rien d’universel

Le revenu universel est un concept très utilisé, pour lequel il y a autant de théories que de théoriciens. Mais tous-tes s’accordent sur le fait qu’il doit être versé à tout le monde, sans conditions ni contrepartie. Ces critères ne sont pas du tout respectés dans la mesure annoncée. Il y aura une condition de ressources, et des contreparties exigées. Par exemple, ce revenu ne doit pas être versé à ceux qui refuseront deux propositions d’emplois raisonnables. Parler de revenu universel en ajoutant « d’activité » est malhonnête. Pour Macron, il ne s’agit plus d’ajuster à la marge le modèle social français, mais bien d’acter sa destruction, reposant sur une démolition des acquis du mouvement ouvrier français et de renforcement du pouvoir du capital.

ELAN : Les défenseurs du droit au logement dénoncent une « loi anti-pauvres ».

La loi sur l’« évolution du logement, de l’aménagement et du numérique » doit être définitivement adoptée par le Parlement. En l’état, après son durcissement par le Sénat, cette loi va conduire à privatiser des dizaines de milliers de logements sociaux chaque année, et à réduire le nombre de logements accessibles aux personnes handicapées. Elle va aussi criminaliser les occupants sans-titre, locataires non déclarés, victimes de marchands de sommeil ou squatteurs, tout en accélérant les expulsions et la destruction des habitats auto-construits.

Antifascisme : Le mouvement antifasciste ne peut qu’être fondamentalement internationaliste

Le procès des agresseurs de Clément Méric, étudiant et militant antifasciste mort à Paris le 5 juin 2013, s’est clot cette semaine avec deux peines de prison ferme te une relaxe. Au même moment, l’Allemagne connaît un regain de manifestations violentes d’extrême droite, et les partis xénophobes progressent presque partout en Europe. Quel rôle l’antifascisme peut-il jouer dans ce contexte ? Quelle est l’histoire de ce mouvement ? Basta ! a interviewé Bernd Langer, militant antifasciste allemand depuis les années 1970, dont la traduction française de l’ouvrage Antifa, histoire du mouvement antifasciste allemand, vient de paraître aux éditions Libertalia.

Écologie : GCO de Strasbourg : Préférons le climat aux lobbies !

Au lendemain de manifestations pour le climat ayant réuni des centaines de milliers de personnes, il est incompréhensible de continuer des grands projets climaticides comme la nouvelle autoroute de Strasbourg dite Grand Contournement Ouest (GCO). C’est un projet vieux de plus de trente ans : il n’est plus adapté aux besoins d’une métropole moderne, résiliente face aux enjeux du réchauffement climatique. La résistance aux violences policières n’est pas vaine. Vendredi 14 septembre, le tribunal administratif a suspendu le permis d’aménager du viaduc de la Bruche. Et les magistrats doivent encore examiner d’autres volets de ce projet d’autoroute.

Féminisme : L’avant-garde africaine

L’Afrique a compté des féministes avant l’heure : l’écrivaine sénégalaise Ndèye Fatou Kane inscrit sa réflexion féministe dans l’histoire même du continent

En 2016, elle a écrit « Vous avez dit féministe ? », un pamphlet dans lequel elle exhume les grandes figures du féminisme, de l’Europe au Nigeria, en passant par la Coordination des femmes noires à la fin des années 1970, fondée par la Sénégalaise Awa Thiam, l’auteur de La Parole aux négresses. Elle continue aujourd’hui de réfléchir sur « l’afro-féminisme », le « happy feminism », la « misogynie », le « genre, », etc. Ce qu’elle a découvert ? Que depuis longtemps, des Africaines combattent pour faire reconnaître leurs droits de femmes, et ce bien qu’elles soient marginalisées dans les mouvements féministes et mises à l’index dans leurs propres communautés pour leur supposée déloyauté.

Des chiffres et des maux : La présidence de la République s’apprête à vendre ses produits sur internet.

La montre au bracelet tricolore y sera vendue pour 169 euros. Des bracelets en or de 14 carats, gravés des mots « liberté », « égalité » ou « fraternité », moyennant 250 euros seront également disponibles. Les fonds récoltés devraient servir à la restauration de l’Elysée et à l’entretien des résidences présidentielles. Pour Macron, tout est bon pour te piquer du pognon.