Après 5 réunions de négociation sur les salaires, Teleperformance a fini par boucler l’accord sur les salaires internes. Alors qu’une intersyndicale revendiquait 200 € brut par mois et des tickets-restaurant à 10 €, la direction a refusé les propositions des syndicats et a fait un dernier pas, en rappelant que sans signature, il n’y aurait « rien ».
La direction a donc proposé une augmentation des tickets-restaurant de 8 à 9 euros et entre 55 et 87 euros d’augmentation mensuelle des salaires. Pour les salarié-es au coef. 140, cela situe le salaire à 1705,58, contre 1 678,95 € actuellement dans l’accord de Branche. Et contrairement à la grille de la convention collective, il existe des écarts entre les coefficients. Ce n’est pas rien dans une société où toutes / tous les salarié-es ne sont pas bloqué-es à vie au coef. 140. A tout cela s’ajoutent des primes pour les salarié-es n’ayant pas encore droit au 13ème mois.
Au vu des difficultés actuelles des salarié-es, SUD (1er syndicat de l’entreprise) a pris ses responsabilités et a signé cet accord leur permettant d’être encore au-dessus du SMIC et réintroduisant des écarts en fonction de l’ancienneté et du poste. Il est d’ailleurs intéressant de voir qu’y compris la nouvelle proposition patronale de la Branche est inférieure.
Mariés au premier regard et divorcés à la première dispute, résume l’histoire d’amour entre les deux géants des centres d’appels. Pourtant, tout était écrit : la lune de miel à Miami (paradis fiscal qui sert aussi de lieu d’habitation au PDG de Sitel), les témoins convoqués et payés (les cabinets de conseil de type McKinsey) et enfin les familles (les actionnaires) qui se frottaient déjà les mains devant les festivités et, surtout, les synergies qu’elles pensaient mettre en œuvre...
Et bien non, les deux sociétés ne passeront pas leurs vieux jours ensemble, enfin, pour l’instant. Aujourd’hui, les ex-amoureux préfèrent, non pas se jeter du riz, mais quelques peaux de banane via des communiqués de presse visant à justifier les raisons de ce fiasco...
A ce petit jeu, la direction de Majorel a été la plus efficace dans sa communication afin de rejeter la faute sur le marié, Sitel, qui, dans sa vie précédente, aurait un peu trop mené la grande vie en s’endettant. Pire, les crédits pour acheter notamment l’Américain Sykes (2,4 milliards) auraient été réalisés avec un taux variable. La remontée des taux, due à la situation économique mondiale, provoque une augmentation de la charge financière qui pourrait s’envoler. Majorel explique que cette nouvelle donnée aurait dû permettre une redéfinition du contenu de l’accord.
De son côté, Sitel, a une autre explication : Majorel, qui est cotée en Bourse, a vu la valeur de ses actions baisser de presque 33% (22 euros contre 33). La volonté insistante de Majorel de rester en Bourse a donc compliqué les choses pour Sitel, d’autant plus que sa valeur avait plongé. Sitel a de son côté répondu qu’il ne devait pas y avoir de problème de dette et qu’en ce qui concerne les crédits réalisés à la BNP, ils étaient connus depuis le départ.
A vrai dire, peu importe qui dit vrai et d’ailleurs les deux disent peut-être la vérité. En tout cas, cela a coûté énormément d’argent qui aurait pu largement servir pour augmenter les salaires.
Un décret vient d’être publié le 14/10/22 et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il devrait secouer un peu le secteur des appels sortants. En effet, le démarchage téléphonique sera interdit le week-end et les horaires seront encadrés à partir du 1er mars 2023. Il sera autorisé du lundi au vendredi, uniquement de 10h00 à 13h00 et de 14h00 à 20h00. Cet encadrement s’applique pour tout le monde, sauf si le consommateur a donné son consentement express et préalable pour être appelé. Par ailleurs, un consommateur ne pourra pas être sollicité, par voie téléphonique à des fins de prospection commerciale, plus de quatre fois par mois par le même professionnel ou par une personne agissant pour son compte. Si le consommateur refuse ce démarchage lors de la conversation, le professionnel s’abstiendra de le contacter ou de tenter de le contacter avant l’expiration d’une période de soixante jours calendaires révolus à compter de ce refus.
Autant le dire, cela va nettement compliquer le travail d’une partie du secteur et ne devrait pas aider à obtenir nos primes... Cela devrait aussi engendrer pas mal de changement dans l’organisation du temps de travail, avec des horaires nous amenant à finir plus tardivement. Le pire étant les conséquences sur l’emploi, puisque les appels sortants représentent 16% de la totalité des appels. La réduction du créneau horaire pour émettre des appels et la limitation des appels par prospect risquent de provoquer un carnage. Pour « compenser au niveau de l’emploi » les patrons et les représentants de l’Etat annoncent vouloir discuter de l’ouverture du travail du dimanche !? (pour d’autres activités).
15 millions dans les caisses du groupe, plus de 2 millions d’euros remontées par CRM 72 au siège et l’enveloppe NAO allouée par la direction début octobre était d’un montant de 50 000 euros !!!
Plus que jamais, nous avons des raisons pour nous mobiliser et rejoindre la dynamique de la grève des ouvriers des raffineries. Pour nous, ce sera un double combat car la date correspond à un appel interprofessionnel, mais aussi à la date de la réunion de négociation sur les salaires de notre convention collective. Vous trouverez dans l’article le tract et un communiqué de presse intersyndical.
Le dernier tract de notre section
Tract de notre section à TP belfort sur la situation du site
Les derniers tracts de nos sections à Sitel
Tract résumant l’accord télétravail du groupe Comdata
Le dernier tract de notre section à Comdata Valenciennes !
fr Secteur des centres d’appels ?