La lettre d'information de la fédération SUD

Édito : Télétravail, souvent une bonne affaire pour le patronat des fois pour les salarié-es !

Depuis début juin, des discussions sont engagées entre patronat et syndicats sur le télétravail, l’idée étant de déboucher sur un accord à l’automne, tout en sachant que le patronat est opposé à revoir pour l’instant l’accord national interprofessionnel de 2015 sur le sujet.

Présenté comme le moyen de continuer son activité professionnelle sans risquer la contamination au virus, le télétravail a connu un essor sans précédent. Pour les salarié-es pour qui cette solution est praticable -ceux et celles dont l’activité a une forte proportion immatérielle-, le télétravail présente il est vrai quelques avantages pour qui réside notamment dans une agglomération surpeuplée et/ou est éloigné de son lieu de travail : une absence de temps de transport allié à une relative autonomie.

Pour autant, le télétravail comporte aussi des travers importants pour les salarié-es : en les isolant, il casse les collectifs de travail et empêche d’y recourir en cas de difficultés, sachant que les rapports avec la hiérarchie peuvent s’avérer pour beaucoup difficiles à supporter. Surtout la frontière entre espace personnel et professionnel s’efface (quel droit à la déconnexion ?), la question du temps de travail est souvent malmenée avec du travail le soir, le week-end, les limites de durée ne sont plus respectées. D’autant plus si ce temps est conjugué à celui de la garde d’enfants, ce qui n’est tout simplement pas compatible !

Les inégalités de genre sont bien souvent renforcées. Les espaces de travail sont aussi souvent difficiles à définir et sont la plupart du temps inadaptés, voire incompatibles. Les questions de confidentialité de la vie et des données personnelles du salarié-e se posent également. Enfin si l’employeur est tenu de fournir le matériel informatique mais pas tout le temps, les autres coûts sont eux à la charge du/de la salarié-e.

Au final pour l’employeur, il peut constituer une aubaine et un gain financier non négligeable. Pour le salarié-e en revanche le travail à distance peut vite s’apparenter une nouvelle régression si collectivement nous n’y faisons pas attention.

Orange : accord salarial 2020, Encore un décision unilatérale !!

Les salarié-e-s d’Orange vont à nouveau subir une décision unilatérale de l’entreprise sur les mesures salariales et de reconnaissance, comme en 2018. Décidément, l’entreprise qui prétend avoir un ADN social a bien du mal à parvenir à des accords lorsqu’il faut sortir le chéquier. De manière dogmatique en effet, la direction décorrèle volontairement cette année le volume alloué aux augmentations salariales et à la reconnaissance des excellents résultats de l’entreprise en 2019. Rien ne justifiait dans les 3,2 milliards de bénéfice 2019 de serrer la vis des augmentations en 2020. Au contraire, la direction aurait pu vouloir reconnaître la contribution collective des salarié-e-s à ces excellents résultats. Elle aurait pu vouloir régler les situations de discrimination de certaines catégories de personnel (femmes et fonctionnaires) qu’elle a elle-même créées par une mise en œuvre catastrophique de l’accord salarial 2019 sur certains périmètres. Que nenni.

Certes, nous avons tous/toutes autour de nous des ami-e-s ou membres de notre famille dont les entreprises les traitent encore moins bien ou qui risquent de se retrouver sans emploi dans un avenir proche. Culpabiliser d’être revendicatif à Orange serait une erreur car la situation de notre entreprise ne peut être comparée à nulle autre. La problématique à Orange est celle du partage des immenses richesses créées par le travail de tous/toutes les salarié-e-s. Ce qui n’est pas donné dans les augmentations de salaires à Orange ne bénéficie pas non plus aux victimes de la crise économique. Au contraire, de meilleures augmentations de salaire permettraient de cotiser de manière plus importante dans les caisses de sécurité sociale ou de l’indemnisation chômage, qui elles servent à tous nos ami-e-s malades ou en situation de précarité d’emploi. C’est ça notre idée de la solidarité. Les dividendes versés aux détenteurs de capitaux n’alimenteront pas ces caisses solidaires. Il en va de même de la fumeuse prime Covid défiscalisée et désocialisée et pour laquelle les critères sont aussi clairs que ceux de la promotion ARCQ, c’est dire.

Telecom : Les licenciements à Nokia, la désastreuse politique industrielle de la France avait commencé avec Alcatel puis Lucent puis ...

Et pourtant le gouvernement avait assuré, lors de la vente précédente que l’accord était gagnant-gagnant pour Nokia, pour les salarié-es et pour les villes d’implantation des sites industriels ou de recherches.
Hé bien que Neni encore, Nokia supprime les postes le jour ou l’accord prend fin. Qui sont les perdants-perdants, pas les politiques de l’époque, pas les actionnaires de maintenant mais seulement les salarié-es d’aujourd’hui comme toujours.

travail : Le 14 juillet, nous, on ouvre le bal !

Le 14 juillet, Solidaires et SUD-PTT, parmi une vingtaine de syndicats et d’associations regroupés sous la devise “Plus jamais ça !” appellent à manifester dans toute la France. Parce que, remaniement ou pas, ce qui se prépare ressemble comme deux gouttes d’eau aux politiques qui nous ont menés dans le mur !

Si on les laisse faire, rien ne nous sera épargné, y compris la réforme des retraites qui ressort des placards.

International : La revue internationale de l’union syndicale Solidaires, Palestine, fragments, luttes et analyses

Cette revue internationale de l’Union syndicale Solidaires est consacrée à la Palestine, il s’agit d’une nouvelle version après celle de 2009 qui est épuisée.
Depuis 2009, force est de constater que la situation sur place ne s’est pas améliorée. Israël continue à coloniser les terres palestiniennes ; le mur que la Cour Internationale de Justice déclarait illicite en 20041 est toujours présent, son tracé a même avancé ; Gaza est sous blocus depuis plus de dix ans et sa population vit
sous la menace des armes quand elle décide de protester et dans le plus grand dénuement avec des infrastructures constamment détruites par l’armée israélienne.

Et nous pouvons visionner aussi le film réalisé avec Canal Marches lors de la dernière délégation de Solidaires en Palestine.

Féminisme : des féministes dénoncent un "remaniement de la honte" au gouvernement

Des militantes féministes ont dénoncé mardi lors d’actions coup de poing contre les violences sexuelles un "remaniement de la honte", après la nomination de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur et d’Eric Dupond-Moretti à la Justice.

Écologie : À Bure, les contrôles d’identité systématiques jugés illégaux

Nous en avions parlé lors d’une lettre d’information précédente, dans un jugement rendu le 11 juin, la cour d’appel de Nancy estime que les réquisitions du procureur de Bar-le-Duc autorisant les gendarmes à contrôler de manière quasi permanente les habitants portent atteinte aux « libertés individuelles »

L'humeur du jour