- Édito : Dès le déconfinement, prenons le contrôle !
- Orange : Des mercis et des bravos… Et après ?
- Secteur postal : A la poste que ce soit au réseau, à la distri et dans tous les services le 11 mai cela sera en grève, en droit de retrait ou en confinement ! !
- Telecom : Vendre ses salarie-e-s durant le confinement ?
- Informatique/numérique : Stoptracking ! Contre l’application de tracking “stopcovid19”
- Économie : Au lieu de sauver le capitalisme, il est urgent d’inventer une autre économie
- Féminisme/discrimination : Le travail domestique est la matrice pour penser le travail gratuit »
- Écologie : contrôle forcené et surveillance généralisée des militant-es antinucléaire de bure
- Des chiffres et des maux : 282 en 22 jours
L'humeur du jour
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Édito : Dès le déconfinement, prenons le contrôle !
Comme la Direction ne tient pas compte des décisions des IRP, se moque de leur avis et dénie la démocratie dans l’entreprise ;
comme le Gouvernement et la Direction font montre du plus parfait pharisaïsme, en annonçant qu’après cette crise, il faudra changer de modèle mais continuent comme avant ;
comme la direction va jusqu’à faire le choix provocateur délibéré de s’adjoindre le concours d’un expert santé qui a été l’un des artisans les plus zélé de la destruction du secteur hospitalier dès l’origine ;
comme le Président de la République se gausse et ironise sur les luttes syndicales, qui comptèrent souvent des mort-es, en les appelant « chamailleries ».
nous nous adressons aux salarié-es et déclamerons cette déclaration dans toutes les instances où nous siègerons.
Pour sauver leurs profits, les patrons vont nous essorer, avec l’aide bienveillante du Gouvernement, qui leur a préparé le terrain en démolissant, décret par décret, le Code du Travail. Ce ne sont pas eux, les champions de l’optimisation et de l’évasion fiscale, que nous voyons en première ligne. Pendant que nos hôpitaux agonisent sous les coupes budgétaires, pendant que les soignant-es travaillent équipé-es de sacs poubelles et de matériel fourni par la solidarité, pendant que les caissiers-ères, les nettoyeur-ses et beaucoup d’autres, du Public comme du Privé, travaillent la peur au ventre, pendant que nous finançons le chômage partiel - que nous subissons ou que d’autres subissent - ils n’ont d’autre préoccupation que de sauver leurs intérêts au détriment de nos vies. C’est entièrement pour financer leurs profits que les gouvernements ont détruit nos systèmes de solidarité et nous laissent démunis devant cette crise sanitaire. La pandémie nous l’a confirmé : ce ne sont pas eux qui sont indispensables. Ce ne sont pas leurs fortunes qu’il faut sauver, c’est notre économie et notre service public.
-Organisons-nous pour reprendre collectivement le contrôle de notre production et pour reconstruire ce qui nous est réellement indispensable ;
Refusons de retourner travailler si toutes les conditions ne sont pas réunies pour nous protéger du Covid-19 ;
Faisons valoir collectivement nos Alertes de Danger Grave et Imminent ;
Demandons des visites obligatoires des SSCT avant l’ouverture des sites et des contrôles périodiques. Soyons vigilant-es sur les équipements et les mesures de protection et appliquons nous à les exiger ;
- Refusons le travail bâclé, les heures supplémentaires et les rythmes déboussolants et usants ;
- Prenons le temps de produire la qualité que nous estimons juste, quel que soit le temps passé à la tâche, le nombre d’embauches et les investissements nécessaires pour parvenir aux objectifs ;
- Luttons contre les méthodes de production polluantes, énergivores et faisons l’éloge de celles qui respectent l’environnement ;
- Construisons la résistance sur nos lieux de travail, renforçons notre syndicalisme de lutte pour construire une véritable solidarité interprofessionnelle, pour pouvoir soutenir massivement les revendications des travailleur-euses réellement indispensables, qui étaient en première ligne, pour qu’à la prochaine crise sanitaire ou économique, ce ne soit pas elles, ce ne soit pas eux, ce ne soit pas nous, qui en payons le prix ;
Partageons le travail, partageons les richesses, pour un monde de justice sociale et écologique.
Orange : Des mercis et des bravos… Et après ?
Les messages de remerciements tombent régulièrement dans nos boîtes mails, comme le halo d’un projecteur sur un coin de paysage soigneusement laissé dans l’ombre jusqu’alors. Du plus haut de la pyramide, chaque échelon hiérarchique se fend de félicitations émues face à la réactivité, au professionnalisme et au dévouement des équipes opérationnelles. Nul besoin pourtant de scrum master, de sprint, de product owner ou de backlog pour faire preuve d’une vraie agilité face à la situation de crise dans laquelle un minuscule et invisible ennemi nous a tous plongés. Dans l’urgence, ont répondu des femmes et des hommes compétents, experts, capables de prendre rapidement décisions et responsabilités, prêts parfois à se mettre en danger pour assurer la continuité de l’activité de l’entreprise et du pays. Ces femmes et ces hommes, de terrain pour beaucoup d’entre eux, ont souvent été considérés ces dernières années comme les maillons faibles d’Orange, une masse salariale bien pesante, une ligne dans un budget, qu’il fallait réduire coûte que coûte, sous-traiter. Des pans entiers de nos activités que la direction semble redécouvrir à présent comme étant d’importance vitale. Pourtant tout est mis en place pour préserver les marges et les profits. Les actionnaires ont faim, et leur part de dividendes est au cœur de nos enjeux. Sud a demandé à Stéphane Richard et à Bruno le maire l’arrêt du versement des dividendes. Nous n’avons pas été entendu-es. Et la direction à l’indécence et l’outrecuidance d’en rajouter en se plaignant d’un soi-disant harcèlement de SUD. Elle déplore la tonalité qu’elle qualifie d’agressive et d’accusatrice des alertes. Mais le coronavirus peut tuer ! M. O. Mast, (celui qui avait ouvertement regretté qu’en matière de communication nous n’ayons pas un bon Goebbels à la DTSI) se fourvoie bassement quand il déclare : « Aujourd’hui, nous avons deux priorités, protéger la santé de nos salariés et nos partenaires et maintenir notre activité d’opérateur de télécom, fondamentale alors que toute la nation française est en difficulté. ». Pour nous, in n’y en qu’une, santé et sécurité des salariés, d’abord et avant tout.
la fin du confinement à Orange doit se conjuguer avec sécurité
Secteur postal : A la poste que ce soit au réseau, à la distri et dans tous les services le 11 mai cela sera en grève, en droit de retrait ou en confinement ! !
Les patrons veulent le beurre et l’argent du beurre. Ils profitent d’une façon éhontée de la crise sanitaire pour nous pondre une réorganisation géante. Cerise sur le gâteau les manifestations sont interdites, que demander de mieux ? Cette réorganisation soi-disant temporaire va briser les organisations du travail et augmenter, à terme, les suppressions d’emplois et la charge de travail. Nous ne pouvons pas nous laisser faire sans réagir !
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Telecom : Vendre ses salarie-e-s durant le confinement ?
British Télécom entend céder sa filiale française "BT Services" à Computacenter durant la crise sanitaire actuelle. La section syndicale Solidaires Informatique de BT Services s’insurge contre ce timing forcé qui ne permettra pas d’obtenir les garanties suffisantes en termes d’emploi et de conditions de travail. Elle demande le report du traitement de ce dossier, et notamment, de l’information consultation, après la sortie du confinement. Solidaires Informatique dénonce la priorité donnée, à ce jour par la direction du groupe BT, aux aspects de rentabilité financière et immédiate du projet en lieu et place de la santé actuelle et des conditions sociales futures de ses salarié-e-s ; elle entend bien utiliser tous les moyens possibles pour faire revenir cette direction à des intérêts moins égoïstes car la patience et la solidarité demandées en cette période doivent s’appliquer aussi aux puissances d’argent.
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Informatique/numérique : Stoptracking ! Contre l’application de tracking “stopcovid19”
Sud Ptt prend la parole pour s’opposer à cet outil contraire aux libertés publiques individuelles. Depuis l’avènement d’Internet, les questions des données personnelles ont pris des dimensions considérables… et Sud Ptt a toujours pris sa place pour défendre la dimension privée des données des utilisateurs-ices, dans un cadre large interprofessionnel car c’est avant tout une question de société. Soyons clair, que nous voulons tout mettre sur la table pour combattre cette pandémie qui a déjà fait des milliers de morts. Mais l’efficacité est à rechercher d’abord dans la production des seuls biens essentiels à la vie et donc à freiner l’activité économique qui répand le virus et qui répond aux seules exigences des patrons et de la Bourse. Ensuite ce n’est pas l’individu isolé qu’il faut accabler mais tout au contraire il faut le responsabiliser dans un cadre de décisions et de budgets sanitaires à la hausse.
Il faut des masques, des tests massifs, du gel hydroalcoolique, des appareils et des chambres, garder les gestes barrières et surtout poursuivre le confinement le temps nécessaire. Nul besoin de convaincre avec un “gadget” technologique sans effet réel sur l’épidémie et qui n’a pour seul but que de convaincre les salarié-es de reprendre au plus vite leur travail pour le bien du seul patronat, dans une illusion de sécurité.
Ce bracelet électronique qui ferait de nous tous-tes des prisonnier-es est particulièrement défendu par les leaders de la technologie qui voit là une occasion de mettre en avant leurs entreprises, ainsi que des politiques qui rêvent d’une France devenue “sage” avec chaque citoyen-ne tracé-e, surveillé-e, géolocalisé-e. Officiellement pour leur bien ! Cette application n’apporte aucune garantie sérieuse sur le plan sanitaire et va limiter les libertés : Il faudrait donner son consentement, mais avec la peur qui osera refuser ? Est-ce que les 13 millions de personnes qui n’ont pas de smartphones seront autorisées à sortir ? Désormais en plus de la carte d’identité faudra-t-il avoir un abonnement Internet mobile ? Qui le payera ? Et à quel opérateur ? Qui ira vérifier que les données sont bien utilisées et détruites à terme ? Le système sera-t-il repris ensuite pour surveiller le terrorisme, le banditisme, le syndicalisme... C’est ce qui est arrivé aux USA après le 11 septembre et a été dénoncé 10 ans plus tard par Edward Snowden.
Ce n’est pas un rêve mais une réalité que les États et les entreprises ne défendent pas forcément nos libertés. C’est à nous citoyen-nes de le faire et là il y a urgence !
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Économie : Au lieu de sauver le capitalisme, il est urgent d’inventer une autre économie
Pour répondre à la vaste crise économique qui s’annonce suite à la pandémie, les gouvernements vont injecter de l’argent, beaucoup d’argent. Mais faut-il vraiment porter secours à l’économie capitaliste, interroge Benoît Borrits, animateur de l’association Autogestion. Non, répond-il, il faut une économie démocratique, où les travailleur-euses ont du pouvoir.
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La crise du coronavirus plonge nos économies dans une situation exceptionnelle. Le Parlement français vient d’adopter deux lois de finance rectificatives. Si des dépenses supplémentaires ont été actées pour faire face à la crise, il n’y a pas à ce jour de recettes supplémentaires, le gouvernement faisant le pari que le retour de la croissance permettra d’équilibrer les comptes publics. Cela reste un pari, mais qui alors va payer la crise du coronavirus ?
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Féminisme/discrimination : Le travail domestique est la matrice pour penser le travail gratuit »
Justifié par les rhétoriques du « sacrifice national », du « civisme » et de l’ « altruisme », le recours au travail gratuit (ou quasi gratuit) des étudiant·es infirmier·es, des réfugié·es et des milliers de femmes qui cousent des masques à domicile met en lumière un phénomène structurel. Pour comprendre les logiques à l’œuvre, la sociologue Maud Simonet, auteure de l’ouvrage Travail gratuit : la nouvelle exploitation ? (Éditions Textuel, 2018) propose de revenir à la critique féministe du travail domestique. Si le caractère patriarcal de l’État néolibéral n’est aujourd’hui plus à démontrer, en repasser par l’analyse féministe pour analyser ces formes, pas si nouvelles, d’exploitation, nous semble indispensable en ce moment de crise.
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Écologie : contrôle forcené et surveillance généralisée des militant-es antinucléaire de bure
Des dizaines de personnes placées sur écoute, un millier de discussions retranscrites, plus de 85.000 conversations et messages interceptés, plus de 16 ans de temps cumulé de surveillance téléphonique : l’information judiciaire ouverte en juillet 2017 est une machine démesurée de renseignement sur le mouvement antinucléaire de ce village de la Meuse, selon les documents qu’ont consultés Reporterre et Mediapart.
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Des chiffres et des maux : 282 en 22 jours
Durant la pandémie, la fortune des milliardaires états-uniens a augmenté de 282 milliards de dollars
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