La lettre d'information de la fédération SUD

Édito : Managers-euses et encadrant-es à Orange, bien maltraité-es, déjà marthyrisé-es

Les pratiques toxiques de management n’auraient plus cours chez Orange. Une étude récente de l’Institut des Métiers montre, que dans les faits, elles perdurent sous une forme différente, plus diffuse et toujours aussi délétère. L’étude aboutit à un constat paradoxal : alors qu’Orange affiche de bons résultats financiers malgré la concurrence exacerbée et l’environnement réglementaire contraint, des modes de fonctionnement vertical et de management directif voire autoritaire profondément enracinés limitent son efficacité et sa capacité d’innovation et de conquête de nouveaux marchés.

La pression brutale ayant débouché sur la crise sociale sous le PDG Lombard demeure sous des formes plus sournoises car mise en œuvre par les managers-euses et les cadres intermédiaires sans qu’ils s’en rendent vraiment compte.

Premièrement, la crise sociale n’a toujours pas été digérée. Elle a laissé des traces au sein d’un management adaptant ses modalités d’action en fonction de ce qu’il anticipe comme risques de se voir reprocher de « harceler » ou du moins d’être malveillant. Tout en étant soumis à l’injonction paradoxale de tenir des objectifs élevés sur lesquels il sera sanctionné s’il ne les pas atteint.

Deuxièmement, c’est l’encadrement intermédiaire et/ou celui de premier niveau qui se retrouve fragilisé, avec les risques que cela comporte. Car il est celui qui doit transmettre aux opérationnels les directives toujours plus exigeantes venues des niveaux supérieurs avec pour mission impossible de fédérer les équipes en sous-effectif croissant.

Troisièmement, ces managers-euses et encadrant-es portent personnellement, psychologiquement et physiquement, les conséquences de l’impossibilité du maintien de la qualité de service et ne peuvent plus piloter l’évolution vers de nouvelles activités « multi-services » alors que les effectifs n’en finissent pas de baisser. Ils-elles sont assujetti-es aux responsables des ressources humaines, eux-elles aussi dans un état préoccupant ; lesquels, après la crise, devaient œuvrer à une organisation plus souple. Mais en leur demandant en même temps de réduire drastiquement les emplois, ils la sclérosent.

La bonne santé financière de l’entreprise lui donne pourtant les moyens de continuer à se développer. À condition de rompre avec un fonctionnement de l’entreprise empreint de rigidités et de pratiques coercitives, de laisser l’autonomie nécessaire aux managers-euses et encadrant-es et de reconnaitre leur travail.

Orange : Restaurer la qualité du service universel : une première esquisse

Au même moment que le salon des maires, Orange fait un geste vers les élus en dévoilant, après avoir été dans le déni et accusé les conditions climatiques, comment il va s’attaquer aux pannes de téléphonie fixe. Stéphane Richard a annoncé les mesures qui doivent permettre au groupe de se conformer à nouveau, dès 2019, à ses obligations en matière de service universel. Espérons que cela ne soit pas une annonce non suivie d’effet. Un rapport d’expert au CCUES montrant que la diminution des effectifs se fait principalement dans le domaine réseau (et client).

La direction met en avant les nouvelles activités (Contenus, Banque, IoT, …) comme relais de croissance pour développer le chiffre d’affaires et accroitre les marges. La réalité ci-dessous est plus prosaïque. Leur progression est réelle. Cependant la part du chiffre d’affaires ne représente que 8% sans indication de leur rentabilité…

La direction d’Orange informe que la croissance du CA en 2017 en IAS 18 est de +503m€ vs 2016 soit +1.2%, sur les 503m€ 304m€ sont liés aux relais de croissance soit 60% de la croissance.

Centre d’appel : Acticall-Sitel : la protection sociale en danger

Après la récente augmentation en janvier 2018 de la mutuelle (accord frais de santé), aujourd’hui, la Direction, remet le couvert avec un accord d’adaptation sur les frais de santé et un accord d’adaptation sur la prévoyance, tentant de négocier à la baisse les prestations, et à la hausse les cotisations, mutuelle et de la prévoyance pour les salarié.es. SUD dénonce cette nouvelle attaque contre les salarié.es d’Acticall/Sitel

Internet ouvert : une application pour détecter les bridages de flux

Le règlement européen sur l’internet ouvert garantit un traitement égal et non discriminatoire du trafic par les fournisseurs d’accès à internet. L’Arcep présente Wehe, une application pour détecter les bridages de flux internet. Développée avec le soutien de l’Arcep par la Northeastern University (Boston, États-Unis), disponible dans les magasins d’application Apple Store et Google Play, Wehe permet la détection de bridage de flux internet et permet ainsi à chaque citoyen de contribuer à la neutralité du net.

Social : Gilets jaunes, Les leçons de l’histoire peuvent-elles encore être comprises ?

L’histoire montre qu’une lutte populaire n’est jamais complètement vaine, même quand elle est réprimée. Le mouvement des gilets jaunes place les syndicats et les partis de gauche face à leurs responsabilités. Comment s’adapter à la réalité nouvelle que constitue la « démocratie du public » pour faire en sorte que ce type de conflit social – dont on peut prévoir qu’il se reproduira fréquemment – soit intégré dans un combat plus vaste contre les inégalités et l’exploitation ? Telle est l’une des grandes questions auxquelles il faudra qu’ils répondent.

Écologie : En catimini, EDF acquiert des terrains près des centrales pour continuer la fuite en avant dans le nucléaire !

Pendant que le gouvernement procède aux derniers arbitrages sur la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), le groupe EDF SA, sans attendre, est en train d’acheter massivement des terrains à proximité des centrales nucléaires en vue de nouveaux projets. Le Réseau “Sortir du nucléaire“ appelle à faire barrage à cette fuite en avant.

Des chiffres et des maux : Citation d’Eric Hazan

« Altermondialisme ? L’autre monde, il y a deux mille ans qu’on essaie de nous le vendre. Nous, c’est celui-ci que nous voulons. »

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