La lettre d’information de la fédération SUD

Édito : Procès Lombard France Télécom/ Orange : ce sera du 6 mai au 2 juillet 2019

Il y a neuf ans, Sud PTT était seul à porter plainte contre le PDG de France Télécom Orange Didier Lombard, le Directeur des Opérations France Louis-Pierre Wenès et le DRH Olivier Barberot. Puis, les autres fédérations syndicales se sont portées parties civiles dans ce procès que nous espérons exemplaire pour déterminer la responsabilité des employeurs sur la santé des salarié-es. Après presque 10 ans d’attente, il est grand temps que les dirigeants répondent de leurs actes et des politiques qu’ils ont menées ! La gestion de France Télécom Orange avait abouti à un endettement record de 69 Mds d’euros, notamment pour l’achat d’Orange UK. L’entreprise avait alors mis en place une politique de restructurations violentes pour satisfaire les marchés financiers. Le PDG Didier Lombard avait lâché en 2006 : “Je ferai les départs d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte”. Ce management, d’une grande brutalité, a abouti à 22 400 suppressions d’emplois ; entraînant de nombreux suicides, sans oublier toutes les victimes de harcèlement moral.

En 2018, Sud PTT continue de condamner cette politique de suppressions d’emplois à Orange où 2 départs sur 3 ne sont pas remplacés. Nous mettons en garde l’entreprise et l’Etat, premier actionnaire, sur le climat social dégradé avec la charge de travail qui s’accroît dans certains services et le manque de ressources sur plusieurs activités d’avenir.

Orange : L’ARCEP (un peu) courroucé par les offres faites par Orange aux opérateurs alternatifs pour emprunter ses réseaux.

Souvent accusé d’être trop clément avec Orange, le régulateur des télécoms va à l’affrontement en cette rentrée. Son combat : ouvrir le marché entreprises. L’Arcep s’y est attelée de longue date, mais sans résultat probant. Orange continue à verrouiller le marché. Un des combats est l’ouverture du réseau, en particulier de la fibre, qui reste encore un luxe pour les professionnels et entreprises. Côté cuivre (xDSL), l’autorité a ouvert une procédure de sanction contre Orange. Côté fibre, elle manifeste son mécontentement de l’offre « FTTH+ » qui ouvre les lignes aux tiers, mais à un prix si élevé qu’aucun opérateur n’y aurait souscrit. Orange imposerait aussi d’utiliser des équipements à son nom, une contrainte importante pour des tiers qui veulent conquérir des clients.

Numérique : Facebook accusé de permettre d’exclure certaines catégories de population des offres d’emploi

Facebook est accusé d’avoir mis en place un système de ciblage publicitaire qui permet de ne pas montrer ses offres d’emploi à certaines catégories de population, comme les femmes, ou les personnes racisées. Facebook participe-t-il à discriminer les femmes et les minorités dans le monde du travail ? C’est en tout cas ce qu’affirme l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU).L’association qui a porté plainte, explique que les techniques de ciblage publicitaire développées par le réseau social accentuent ces inégalités, puisqu’elles permettent de ne proposer des offres d’emplois qu’à des catégories bien définies de la population.

Media : De Radio Alice au smartphone ubiquitaire : quelles relations entre les technologies de communication, le langage et les luttes sociales ?

Le langage n’est pas un instrument passif ou même seulement un moyen. Au contraire, le combat central dans la lutte des classes de l’ère post-industrielle se joue sur le terrain du langage.

La relation entre le médium « broadcast », la diffusion à grande échelle (représentée par l’émetteur radio) et le médium rhizomique, l’introduction du téléphone dans la communication radiophonique, fut une rupture. Nous pouvons nous appuyer sur le caractère horizontal du téléphone comme antidote au centralisme d’une communication institutionnelle univoque. Une conversation avec Franco ‘Bifo’ Berardi :

Luttes : Trois mois après la grève de la faim : un nouveau préavis de grève à l’hôpital du Rouvray (Seine-Maritime)

En mai et juin 2018, huit salariés de l’hôpital psychiatrique du Rouvray, avaient mené une grève de la faim et occupé les locaux de leur direction. Mi-septembre, ils éprouvent des difficultés à faire appliquer le protocole de sortie de crise décidé alors. La tension n’est pas retombée. Inquiète de la bonne application du protocole de sortie de crise signé le 29 juin et témoin d’un nouveau pic de sur-occupation, l’intersyndicale a déposé un nouveau préavis de grève pour le jeudi 27 septembre 2018.

Féminisme : Viols : « Que cette guerre cesse »

En 2010, une femme a été violée. Le 13 septembre 2018, son agresseur est condamné à 9 ans de prison pour viol et tentative de viol sur trois femmes. Au cours du procès, les jurés des assises à Lyon retiennent « l’altération psychique » pour expliquer sa haine des femmes. Un an après le mouvement de libération de la parole des femmes, « Que cette guerre cesse » est une exhortation résolue. Expression et témoignage d’une des victimes.

Écologie : Le monde croule de plus en plus sous les déchets

Sacs plastiques dérivant en mer, vaste surface d’océan polluée par des microbilles de plastiques, tas d’immondices près des grandes villes... Le monde moderne risque d’étouffer sous une montagne de déchets si rien n’est entrepris pour lutter contre ce fléau. « Sans une action urgente, les déchets mondiaux augmenteront de 70 % par rapport aux niveaux actuels. En raison de l’urbanisation rapide et de la croissance démographique, la production annuelle mondiale de déchets devrait atteindre 3,4 milliards de tonnes au cours des trente prochaines années contre 2,01 milliards de tonnes en 2016 ».

Des chiffres et des maux : Alger 1957 : des Maurice Audin par milliers

C’est massivement que durant la guerre d’Algérie des hommes et des femmes ont été enlevés, détenus au secret, torturés, et pour certains l’objet d’exécutions sommaires. Quelques cas ont eu un écho. Ceux de Maurice Audin, d’Henri Alleg et de l’avocat algérien Ali Boumendjel, connu de juristes parisiens, torturé et « suicidé » par ses geôliers. Mais pas les autres, restés des invisibles. D’où aujourd’hui, plus de mille notices individuelles sont rendues publiques au lendemain de la déclaration présidentielle du 13 septembre 2018 reconnaissant officiellement que Maurice Audin a été torturé par des militaires qui l’avaient arrêté à son domicile et que sa mort a été rendue possible par un système légalement institué qui a favorisé les disparitions.

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