La lettre d’information Télécom de la fédération SUD

Édito : Le seul recours contre la solitude, c’est de (nous) manifester ! *

L’oligarchie aux commandes de l’État a confisqué le pouvoir à son usage et pour ses intérêts. Afin d’éviter toute contestation, elle individualise les comportements par la promotion d’un chacun pour soi et la vindicte contre celles et ceux qui défendent les biens collectifs et la solidarité nationale et internationale.

Dans les entreprises, et Orange en est un exemple, les salarié-es sont appelé-es à être « acteur » de leur carrière, de leurs compétences, de leur formation. Pour les employeurs, c’est pour mieux s’affranchir de ses obligations en contrepartie de la subordination du salarié et isoler celui-ci d’un collectif de travail pour le rendre polyvalent, interchangeable, corvéable au service des profits distribués aux actionnaires en priorité.

La déconstruction du lien de fraternité et de solidarité entre les citoyen-nes et les travailleur-ses mène à l’insécurité sociale. Les droits pour le travail, la santé, la famille, la retraite n’ont été conquis que lorsque des grèves, des manifestations, des actions revendicatives ont été menées pour faire plier les gouvernants et les patrons.

Face à la démolition des conquêtes sociales et des régressions de nos droits, c’est en nous mobilisant unis que nous pourrons empêcher le règne d’un capitalisme débridé et malfaisant.

* « A dix-neuf ans, malgré mes ignorances et mon incompétence, j’avais sincèrement voulu écrire ; je me sentais en exil et mon unique recours contre la solitude, c’était de me manifester. » Simone de Beauvoir dans La force de l’âge.

Notre « performance » et notre « engagement sans faille » valent entre 0 et 20€ nets de plus garantis par mois !

Incapable de parvenir à un accord salarial en 2018 malgré les excellents résultats 2017, confirmés par les résultats du T1/2018 qui viennent d’être annoncés, le « Top Employeur » Orange va donc nous infliger une décision unilatérale pour la première fois depuis 2005 !

Contorsionnistes depuis des années maintenant, la direction d’ORANGE et Stéphane Richard pratiquent le grand écart avec un aplomb qui doit coûter cher en prestations de conseil en communication, pour un piètre résultat. D’un côté, la direction salue les bons résultats, s’auto-satisfait de la « pertinence de nos choix », Stéphane Richard remercie « l’ensemble des salarié-es du Groupe pour cette performance » (les résultats du T1) et loue « l’engagement sans faille de ses salarié-es ». De l’autre, en 2018, la direction va faire perdre du pouvoir d’achat à des milliers de salarié-es !

Les doubles discours ne passent plus, les notifications de nos augmentations en juin ne contribueront qu’à nourrir l’incompréhension grandissante des salarié-es face à une direction confinée dans sa tour d’ivoire, les yeux rivés sur ses tableaux de bord financiers et le nombre de départs de l’entreprise !

Nostalgie quand tu nous tient…

On a entendu récemment lors d’un roadshow à la DESI les regrets d’un directeur pour qui il « manquait un Goebbels à la comm »
Ah, ce bon vieux temps où la propagande était une arme de guerre…

Pour SUD, pas question de laisser passer un discours pareil, nous avons écrit à S. Richard pour nous indigner !

SFR, la machine à supprimer les emplois

Les salarié-es de SFR ne voient toujours pas le bout du tunnel. Le "New Deal Social" n’a pas suffi avec ses 5 000 suppressions d’emplois. L’organisation du travail est fortement perturbée et la charge de travail a explosé pour ceux qui sont encore dans le groupe. L’année 2018 s’annonce très compliquée.

Les salarié-es vivent toujours avec une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête. La direction semble vouloir profiter d’un des cadeaux du président Macron au MEDEF, "la rupture conventionnelle collective" pour continuer le carnage des emplois.

Pendant ce temps, les patrons s’amusent. P. Drahi continue ses tours de passe-passe en scindant Altice en 2 "pour rassurer les marchés financiers" et M. Combes part tranquillement avec des millions en poche.

Appel à la grande marche pour la santé environnementale

Parce que le progrès, ça aurait dû être de vivre mieux, mais qu’on est tous malades aujourd’hui de la pollution de l’air, de l’eau, de la nourriture.

Parce que les multinationales s’enrichissent depuis longtemps en nous empoisonnant, et que les scandales se suivent et se ressemblent, on peut tous, citoyens et citoyennes, jeunes ou vieux-vieilles, actif-ves ou retraité-es, dire STOP, dire que le progrès, c’est soigner, et non détruire.

Pour se faire entendre, on peut rejoindre la « marche des cobayes », qui aura lieu du 1er mai au 30 juin à travers la France.

Nos droits : Secret des affaires, ne laissons pas imposer le silence

Un projet de loi portant « sur la protection des savoir-faire et des informations commerciales non divulgués contre l’obtention, l’utilisation et la divulgation illicites » a été approuvé en première lecture fin mars par les députés.

Le gouvernement Macron démontre une nouvelle fois sa soumission aux lobbies des grandes entreprises et des banques, leur permettant ainsi une omerta complète sur d’éventuels scandales sanitaires, écologiques, financiers et bien d’autres.

Pour empêcher tout ce beau monde de nous imposer leur loi du silence, signer la pétition

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