La lettre d’information Télécom de la fédération SUD

Édito : La démocratie est dans la rue !

Ce Jupiter mal élu prétend "rénover" notre société en effaçant 70 ans de conquêtes sociales. Pourtant jamais un président n’aura vu sa cote de popularité sombrer si vite. Sur les derniers sondages, seulement 26% "pensent que les ordonnances auront un impact positif sur l’emploi". Ces ordonnances pour réduire les droits des salarié-es et étouffer leur expression dans les entreprises, suscitent la colère des "fainéant-es".

Après 400 000 manifestant-es dans les rues le 12 septembre, le nombre s’est légèrement réduit, mais des centaines de milliers étaient encore présents ce 21 septembre (la police n’en voyait que 4000 de moins à Paris... soit 55 000 ! ). La multiplication d’initiatives désordonnées aura sans doute participé à cet affaiblissement, mais la colère gagne désormais les rangs de la CFDT et de FO.

Sud et Solidaires sont résolus à multiplier les initiatives pour expliquer sans relâche les dangers qui menacent et veulent s’adresser à toutes et tous, aux syndicats, associations, partis et mouvements sociaux pour coordonner la mobilisation.

Ensemble, dans les manifestations et dans les grèves, nous pourrons faire disparaître ces ordonnances et combattre pour une société plus juste et solidaire.

Les Rapetous vont-ils s’emparer d’Orange ?

Le gouvernement, dans son empressement à satisfaire les moindres désirs du MEDEF, a annoncé la possibilité d’une cession partielle ou totale du capital d’Orange.

Le "bien commun" des communications et l’intérêt des populations méritent mieux qu’une soumission au choix d’investissement des opérateurs. L’appétit des Bolloré, Bouygues ou autres candidats à mettre la main sur le groupe Orange menace également les intérêts du personnel quel que soit son statut.

Sud s’est adressé aux autres organisations syndicales pour coordonner nos pressions sur le gouvernement pour empêcher la liquidation de la participation de l’État, et la recherche de marge dans le seul intérêt des prédateurs financiers.

Taxe GAFA ou pas ?

Taxer les géants du numérique ne va pas être si facile malgré la proposition européenne portée par la France. L’idée est intéressante, avoir une taxe appliquée sur leur chiffre d’affaires généré dans chaque pays européen.

Actuellement, c’est le bénéfice qui sert de référence à l’impôt sur les sociétés payé par les entreprises. Or, nombre de ces multinationales du Net concentrent leurs bénéfices dans des filiales domiciliées dans des pays à faible taux d’imposition, comme l’Irlande, Luxembourg, Pays-Bas.

Pour l’Europe le manque à gagner de recettes fiscales, s’élèverait à 5,4 milliards d’euros pour les seuls Facebook et Google entre 2013 et 2015 !

Toutefois, la proposition de taxation européenne a très peu de chances d’aboutir car en matière de fiscalité, une mesure doit obtenir l’unanimité des pays membres pour être validée. À ce jour, seulement 10 pays sur 28 (France incluse) se sont prononcés en faveur de cette mesure et 4 États ont déjà exprimé leurs « profondes réserves » comme l’Irlande.

Une solution existe toutefois mais elle demanderait un courage politique qui ne verra sans doute jamais le jour : priver l’Irlande, le Luxembourg et les Pays-Bas de droit de vote en matière de fiscalité (pour violation grave et persistante des valeurs de l’UE) comme le prévoit l’article 7 du traité de Lisbonne. Les politiques auraient-ils oublié cet article ?

Le 23 septembre, les marches pour la paix !

Les dépenses militaires mondiales ne cessent d’augmenter (1773 milliards en 2015 source Sipri en USD taux de change 2014) alors que le budget des Nations unies pour les opérations de paix ne pèse que 8,7 milliards.

Aujourd’hui, il faut concentrer prioritairement les moyens pour lutter contre le réchauffement climatique et se fixer des Objectifs du Développement Durable (ODD). C’est comme cela que nous créerons les conditions pour vivre dans un monde de solidarité, de justice et de fraternité.

Des chiffres et des maux : 3,1 ans de moins, en Chine

Dans le monde, environ 4,5 milliards d’humains, vivent dans des pays où la pollution atmosphérique résultant des émissions des véhicules, de l’utilisation intensive de carburants fossiles, de la poussière et de l’incinération des déchets, surpassent les normes acceptables de qualité de l’air établies par l’OMS.

Selon une nouvelle étude, (Proceedings of The National Académie of Sciences) les habitants du nord de la Chine vivent 3,1 années de moins que ceux du sud, dans une zone où les pollueurs de l’air sont 46% plus concentrés. Ce rapport prouve que chaque dizaine de microgrammes de polluants chimiques dans l’air réduit l’espérance de vie de 0,6 an, en raison des complications cardio-respiratoires que la pollution entraîne.

Pollution à outrance, dérèglement et réchauffement planétaire, épuisement des ressources, destruction ou extinctions des espèces… C’est avant tout, les affreuses conséquences d’un capitalisme économique effréné qui sévit partout dans le monde ! La planète souffre !

Il est urgent de donner bien plus d’ambition aux politiques climatiques existantes, d’opérer de profondes transformations énergétiques, de stopper ce capitalisme insoutenable et destructeur et d’oeuvrer pour que des sanctions internationales envers les États voyous voient le jour.

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