La lettre d’information Télécom de la fédération SUD

Édito : Soutien à la lutte de la population guyanaise

Depuis lundi, la grève générale à l’appel de tous les syndicats a pris le relais des blocages de ronds-points en Guyane. La mobilisation se renforce pour obtenir une reconnaissance des justes revendications de la population délaissée loin de "Paris".

Les insatisfactions sont nombreuses et les différents collectifs et la majorité des maires de Guyane refusent de discuter avec une délégation venue de Paris sans ministres ! Les collectifs exigent la présence d’un ou plusieurs ministres pouvant acter les décisions prises.

Taux de chômage massif, particulièrement dans la jeunesse ; absence de terre pour les paysans ; abandon des missions de service public ; dérive néocoloniale des industriels… La liste est longue des demandes faites par les mouvements.

Sud et Solidaires soutiennent sans partage cette lutte pour l’émancipation et l’obtention de droits égaux à la métropole.

Ce n’est pas en s’en prenant aux populations immigrées des pays voisins que les solutions seront trouvées, mais bien en reconstruisant et en renforçant des services publics laissés à l’abandon depuis des années par un État au comportement néocolonial parfois.

8 thèmes sont mis en avant dans la lutte des mouvements : éducation/formation ; tissu économique ; énergie ; foncier ; santé ; sécurité et justice ; sanitaire ; reconnaissance des peuples autochtones.
Tous ces thèmes méritent une satisfaction rapide, la Guyane ne doit plus servir les intérêts des lois du marché et à l’enrichissement de quelques un-es au mépris des populations et de leurs territoires.

Négociations salariales, rien ne va plus !

Le 28 mars 2017, toutes les Organisations Syndicales ont décidé de quitter la table des négociations de l’accord salarial Orange 2017 !

À la veille de sa dernière séance, l’entreprise ne propose encore que des broutilles pour l’ensemble du personnel !

Une véritable misère pour les salarié-es, alors que les résultats du groupe sont florissants et qu’Orange a fait le choix d’augmenter de 8% les dividendes versés aux actionnaires… tandis que l’intéressement et la participation baissent significativement pour l’ensemble des salarié-es !

Plus scandaleux encore, dans le même temps, les dirigeants d’Orange viennent de décider d’un système d’attribution gratuite d’actions Orange pour 1100 cadres “top leaders“ avec déclenchement à l’horizon 2020 sous conditions d’objectifs. Un gain potentiel de 20 000€ par “top leader” ! À comparer avec les 80 actions que pourront avoir tous-tes les salarié-es d’Orange pour un gain potentiel de 1 000€ environ !

Y aurait-il deux poids deux mesures dans l’entreprise et une distribution inéquitable de la valeur créée par tous-tes les salarié-es au profit d’une minorité ?

Pour Sud, le travail et la contribution de chacun-e doivent être reconnus à travers des augmentations collectives. Cela doit se traduire par une augmentation de 100€ net/mois et une prime de 500€/net, pour toutes et tous ! Et tout de suite !

Avatar 2.0

Un chatbot est un robot logiciel pouvant dialoguer avec un individu, un-e consommateur-trice, un client-e par le biais d’un service de conversations automatisées. Vous savez, l’avatar qui apparaît au bout de quelques minutes sur un site pour vous proposer son aide ! Fonction assez « basique » jusqu’à maintenant, mais dès à présent, les chatbots vont transformer de façon radicale l’utilisation que nous faisions d’internet, de notre smartphone tant au niveau commercial que dans la vie privée.

Avec les progrès sur le « machine learning » et l’intelligence artificielle (AI), des milliers de développeurs préparent l’arrivée massive des chatbots, notamment sur les plateformes de chat comme Messenger, Snapchat, Facebook…

Ainsi, dans peu de temps, vous pourrez créer en quelque sorte votre propre chatbot, qui pourra dialoguer à votre place sur les réseaux sociaux. Au préalable, il se sera nourri de toutes les informations que vous lui aurez fournies. Il connaîtra alors vos habitudes, vos expressions… et pourra même se faire passer pour vous !

Vous vous sentez seul-es ? Des start-ups travaillent sur des chatbot auprès de qui vous pourrez vous confier, vous distraire, vous remonter le moral, faisant office de meilleur-e ami-e, de psychologue …
Ils pourront être votre coach sportif, alimentaire, votre double « physique » qui pourra par exemple faire les essais de vêtements à votre place…

Le danger ? Et si la machine et l’AI cherchent un jour à nous dominer ? À prendre le pouvoir sur l’humain ? Impossible diront certains ! Quand on sait que l’IA se développe grâce à l’humain, et que ce dernier n’est pas forcément un modèle en matière d’exemplarité, de dominance sur le monde, de probité, d’asservissement...

Si les chabots se façonnent à l’image de l’homme, tout est à craindre à moins de décider d’implanter la moralité chez les algorithmes de l’intelligence artificielle pendant leur phase de machine learning…

Le 30 mars, journée d’action des retraité-es

La vie professionnelle est synonyme de création de richesses et de cotisations payées tout au long de cette vie de travail. La pension de retraite n’est pas une aumône ni une allocation de solidarité. De 2003 à 2014, les pensions de retraite ont progressé de 17,9 %, quand le SMIC a augmenté de 32,6% et les salaires de 24,8%.

La perte de pouvoir d’achat pour de nombreux retraité-es est estimée à 20% sur les 20 dernières années. Les retraité-es sont trop souvent la cible des réformes ayant une incidence directe sur leur pouvoir d’achat, leur accès aux soins, aux transports, au logement, avec au final la perte du lien social. L’appauvrissement de cette population, dénoncé fin 2016 par des associations caritatives, ne doit pas être une fatalité.

Pour la défense et l’amélioration des retraites et des conditions de vie des retraité-es, neuf organisations syndicales et associatives de retraité-es appellent à une journée nationale de mobilisation et d’action le 30 mars !

Des chiffres et des maux : 60 ans

Il y a 60 ans, les six États qui avaient signé le traité fondateur de l’Union européenne le 25 mars 1957, à Rome, étaient loin de se douter que l’an 2000 apporterait de grandes préoccupations aux peuples du Vieux Continent. 60 ans plus tard, avec 27 membres en 2017, le constat est plus que négatif.
Le manque de travail, une croissance à un niveau minimum, la montée de la xénophobie faisant des immigré-es des boucs émissaires, la sécurité interne fragilisée par des attentats terroristes ont fait émerger une forte contestation des choix politiques et économiques que les stratèges de l’Union européenne ont appliqués jusque-là.

Et après le divorce de la Grande-Bretagne de cette Union, les autres membres regardent avec suspicion vers des pays, comme la Grèce et la Pologne, craignant de nouveaux départs.

L’Europe est à la croisée des chemins, il est grand tant que le grand projet plein d’ambitions prenne le virage tant attendu depuis 60 ans ! Il faut faire émerger une Europe plus juste, équitable où l’économie et la finance, l’environnement sont au service du développement humain.
Faire de l’Europe un espace où il existe réellement des valeurs non marchandes universelles et agir pour que le monde meilleur dans lequel nous voulons vivre soit une réalité.