Rennes (35)

La Poste déboutée de toutes ses demandes au TGI

Les dirigeants de La Poste avaient assigné une première fois les grévistes au TGI de Rennes par une requête le 14 février.
Dans sa grande sagesse, le juge avait, dans une ordonnance du 15 février 2018, rejeté partiellement les prétentions exorbitantes de La Poste. Notamment il avait rejeté la demande d’expulsion des grévistes..

Mécontente de la poursuite de la grève, Mme le Bellego, directrice par intérim de la Direction des services courrier colis, a assigné, au TGI le 21 février 2018, 35 facteurs grévistes et deux syndicats qui avaient soi-disant été identifiés sur des rassemblements.

Rappelons que la grève entre dans son 46 ème jour à Rennes Crimée, qu’elle s’est étend périodiquement aux facteurs de Rennes colombier, Rennes LeGast, de Janzé, de Mordelles…

Le juge n’a pas été dupe de d’instrumentalisation que La Poste entend faire de la justice contre les grévistes.
Il a constaté que les dirigeants de La Poste ne fournissaient aucune preuve tangible des blocages et des « envahissements » qu’elle prétendait faire cesser.
Comme l’ont plaidé nos avocats, le syndicat SUD-PTT considère que les rassemblements de grévistes aux abords des établissements concernés sont l’exercice normal du droit de grève.
Au delà de l’instrumentalisation de la justice, on voit bien qu’à la lecture de la requête déposée les 14 et 20 février, les dirigeants de La Poste veulent :
- interdire l’accès des établissements aux représentants syndicaux, ce qui est illégal (l’arrêt N°93-82824 de la Cour de Cassation du 28 juin 1994, Cour administrative d’appel de Paris 6 février 2018)
- interdire l’exercice normal du droit de grève, c’est à dire interdire les assemblées générale de facteurs devant ou à l’intérieur de leurs établissements. Ce qui est illégal aussi !

Le syndicat SUD-PTT d’Ille et Vilaine constate que les dirigeants de La Poste sont coutumiers des atteintes au droit syndical et au droit de grève. Cela ne les gêne pas d’avoir recours à de la main d’œuvre intérimaire pour remplacer les facteurs gréviste en toute illégalité comme l’a constatée la Direccte dans les locaux de Gefco à Bruz qui abritaient ces intérimaires.

Concernant le conflit en cours…
Depuis 46 jours, la direction de La Poste ballade les grévistes et les organisations syndicales nous envoyant des sous-fifres qui ânonnent péniblement des consignes venues de plus haut et qui n’ont aucun mandat pour négocier sérieusement. C’est ce que nous avons constaté lors de la rencontre que nous avions demandée le 20 février.

Le syndicat SUD l’a rappelé depuis le premier jour de grève. Pour mettre fin au conflit, il faut :
1) Une rencontre constructive avec les seules parties prenantes au conflit.
2) La prise en compte des recommandations faites par le cabinet d’experts diligenté par le CHS-CT de l’établissement de Rennes qui regroupe les établissements de Rennes Crimée, de Rennes Colombier et de Rennes Legast
3) L’étude des revendications portées par le collectif de facteurs grévistes qui ont été remises à la direction il y a….5 semaines !
A défaut, le conflit va se durcir et laissera des traces indélébiles dans les relations de travail.

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