L’univers incroyable et impitoyable des centres d’appels

Suite au reportage de « Cash Investigation » un certain nombre de médias
ainsi que les réseaux sociaux, ont semblé découvrir que le salariat
français était soumis à des pressions énormes, des conditions de travail
déplorables et un chantage à l’emploi incessant… Pourtant de nombreux
reportages dénoncent régulièrement tout cela sans que rien ne soit fait
par l’état, quant aux tribunaux ils regorgent d’affaires…

Le secteur des centres d’appels a souvent été cité parmi les métiers les
plus difficiles comme le démontrent les taux d’absentéisme ou de turn
over. Il est clair que les méthodes de management décrites dans le
reportage, comme la peur de la perte de l’emploi et la répression
syndicale, sont devenus de grands classiques d’un patronat gérant ce
métier comme une zone de non droit, notamment grâce à la concurrence
internationale et à la peur de la délocalisation.
Les délocalisations dans des pays à bas coûts sont organisées dans la
plupart des cas par des multinationales françaises. Ces dernières
régnant sur ce marché mondial de plusieurs milliards... Là aussi le
droit syndical est devenu dans la pratique proprement héroïque, vu que
le patronat s’accorde tous les droits grâce à la création de milliers
d’emplois dans des pays victimes du chômage massif.

Pour aller plus loin que l’indignation provoquée par ce reportage, il
est urgent de prendre des mesures. Et pour le coup, l’Etat - au lieu de
casser le droit du travail et notamment les CHSCT si importants dans
ce secteur - ferait bien, à notre avis, de rappeler à l’ordre les
entreprises dont il est actionnaire ou qui ne peuvent fonctionner en
France sans autorisation de sa part comme celles des Telecoms.

Depuis des années, le syndicat SUD lutte contre cet univers impitoyable
qui s’est instauré dans le secteur des centres d’appels et nous appelons
dès à présent à la grève le 10 Octobre prochain pour défendre le peu de
droits qui existent dans notre secteur.

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