Express à la Poste :

Le prix de la livraison du dimanche

L’annonce par Le groupe La Poste de livraisons le dimanche par sa filiale Chronopost mérite quelques précisions quant à ses conséquences en matière d’emploi et de qualité de service. Chronopost est ce qu’on peut appeler une filiale florissante de La Poste, avec un chiffre d’affaires de 995 millions en 2016, en croissance de 30% depuis 2013. Ce modèle repose principalement sur un recours exceptionnel à de la main d’œuvre extérieure à l’entreprise. Chronopost a en effet recours à au moins 3000 équivalents temps plein précaires (autant que les emplois pérennes) pour exercer des activités de manutention, d’acheminement et surtout de distribution où le taux de sous-traitance dépasse les 98%.

Outre les livraisons le dimanche, que notre syndicat réprouve, nous dénonçons régulièrement la sous-traitance des activités en ce qu’elle maintient précarité et bas salaires dans une activité qui pourtant connaît une forte croissance.

Avec une distribution du dimanche très majoritairement sous-traitée, les seuls chronopostier-es appelé-es à travailler le dimanche seraient chargé-es d’organiser l’ouverture des infrastructures normalement fermées ce jour là (environ 14 plate-formes auprès des grandes villes). Ces personnels seront présents sur base du volontariat. Coté dialogue social, la décision a été prise unilatéralement sans consultation des instances représentatives du personnel.

Le modèle proposé vise par ailleurs les grandes villes, ce qui présente une discrimination entre usagers, un sujet qui ne pose aucun souci aux dirigeants du groupe, à l’affut des meilleures zones de chalandise.

Pour la fédération SUD PTT, la question posée est double : celle de la pérennité d’un modèle qui a systématiquement recours au moins disant social, à fortiori quand il s’agit d’une entreprise détenue par l’Etat. Se pose aussi la question du modèle de société que nous voulons et les fondements de la nécessité de livrer des colis express le dimanche.

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