Fis-Sur-Mer (13)

Distribution des plis électoraux, décidément, ils osent tout !

Communiqué de la fédération SUD PTT

Quand il s’agit de passer en force, La Poste ne recule devant rien. Depuis quelques jours, les directions sont confrontées à la contestation et les mobilisations des factrices et des facteurs dans de nombreux sites et départements. Ces dernier-es contestent l’absence de compensation financière pour la distribution de la propagande dans le cadre des élections présidentielles.

Pourtant l’appel d’offre remporté par La Poste lui permet de toucher autour de 70 millions d’euros. Mais, pour nos dirigeants au portefeuille en peau d’oursin, hors de question de partager le magot. Et surtout pas avec celles et ceux qui, par leur travail, permettent que le service pour lequel l’Etat paie La Poste, soit assuré. Les agents ne demandent pourtant pas la lune, mais une juste réévaluation de la rémunération, au regard de la charge importante que représentent le traitement et la distribution de ces plis électoraux.

La Poste à l’habitude d’utiliser des méthodes déloyales pour casser les résistances, en faisant par exemple distribuer ces plis via sa filiale Médiapost par exemple. Les employé-es chargé-es d’assurer la distribution au pied levé de ces plis n’étant pas formé-es, la qualité de service est bien souvent aléatoire. Mais la direction des Bouches-du-Rhône a fait encore plus fort. Les factrices et les facteurs du centre de distribution de Fos-sur-Mer ont, comme leurs collègues de Marseille 9e et Arles, fait valoir leur droit de grève pour obtenir leur du, étant donné que leur direction faisait la sourde oreille devant leurs revendications. Cette dernière n’a pas voulu “perdre son temps” à négocier quoi que ce soit, et a carrément fait arracher les étiquettes nominatives adressées destinées aux électeurs et électrices de Fos-sur-Mer (voir photo jointe), pour faire distribuer les plis électoraux par des agents ne connaissant pas la commune. Les plis électoraux ont donc de fait été traités comme de simples imprimés publicitaires, alors que le code électoral comme la circulaire ministérielle adressée aux préfets précisent qu’ils doivent être envoyés aux citoyens inscrit-es sur les listes électorales. Avec cette distribution au petit bonheur la chance, il est fort à parier que tous-tes ne recevront pas le matériel électoral.

Contactée par notre fédération, la direction du Courrier dit être au courant de la situation et reconnaît qu’elle contrevient aux règles de distribution en la matière. Mais elle assume en expliquant que cette méthode pour le moins ésotérique a été appliquée en concertation avec la préfecture des Bouches-du-Rhône.

La Poste et l’Etat se tiennent donc la main pour ne pas respecter les conditions d’un appel d’offre lancé par ce dernier et, ce faisant, font entorse à l’égalité de traitement entre les candidat-es. Un peu comme quand les mêmes compères organisent de concert la fermeture des bureaux de poste.

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